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France 2 fait tourner le docu

Beuh . La légalisation du cannabis au coeur d’« Un oeil sur la planète »

Par MICHEL HENRY

Il faut regarder ce soir Un oeil sur la planète, sur France 2. Ça défonce sec.

On attaque avec Yes We Cannabis, reportage sur la marijuana en Californie, quasi légale depuis qu’en 1996 le cannabis thérapeutique y a été autorisé. Il suffit d’une ordonnance pour un prétexte divers, que les médecins délivrent complaisamment contre 125 euros. Le « cannabusiness » légal des cultivateurs se développe à vitesse grand V, au point que la marijuana est une des principales productions agricoles de l’Etat. On ne voit pas bien ce qui pourra l’arrêter, même si la légalisation proposée par référendum à l’automne dernier a été rejetée.

La légalisation, voilà la question posée en six reportages : « Et si on légalisait le cannabis ? » En France, la question tarde à faire débat. Mais elle agite bien d’autres pays : ceux où l’on s’est aperçu que la prohibition en vigueur sur la planète depuis quarante ans est un échec. Les drogues circulent, les amateurs consomment, et la répression crée souvent plus de problèmes qu’elle n’en résout. La prohibition n’a qu’un bénéficiaire : le crime organisé qui y fait fortune. La légalisation pourrait servir à « couper l’herbe sous les pieds » des trafiquants, rappelle l’émission, qui passe évidemment par les Pays-Bas.

Depuis trente-cinq ans, on y tolère le système des coffee-shops, où tout majeur peut acheter jusqu’à 5 grammes de cannabis. Pragmatique, le système reste ambigu : les tenanciers ont le droit de vendre, pas de s’approvisionner. Le produit est toléré, pas sa culture, notamment en raison des pressions internationales, venant par exemple de la France. Malgré ses succès, la politique de tolérance est menacée aux Pays-Bas. Pourtant, ça marche : on y fume, en proportion, moitié moins qu’en France, où l’interdiction demeure.

Au Portugal, l’usage a été décriminalisé depuis 2001. Les jeunes fument légalement des joints dans la rue, tout en discutant gentiment avec les policiers. Cette dépénalisation n’entraîne pas une augmentation de la consommation, rappelle un spécialiste qui ajoute que « soigner un toxicomane coûte beaucoup moins cher que de l’envoyer en prison ». Après dix ans de dépénalisation, le Portugal n’est pas devenu un narco-Etat. Il est le pays européen où la consommation de drogues a le moins progressé. Exemple à suivre ?

+ d’infos à propos de cette émission

Deux autres émissions peuvent compléter le débat sur la (nécessaire) sortie de la prohibition.

- Dans "Ce soir ou jamais" du 17 mars, Michel Henry, journaliste à Libé, défend la légalisation avec clarté et conviction, dans un débat sur les risques.

À voir ici :

http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/?page=emission&id_rubrique=1343 (à partir de la 34e minute environ).

Présentation

En première partie d’émission, face-à-face avec Bernard-Henri Lévy. En seconde partie, Nucléaire, mal-bouffe, tabac, drogues : on nous empoisonne ? Explosion nucléaire au Japon, pesticides dans nos aliments, édulcorants cancérigènes... certains s’alarment sur les risques en tout genre, générés par nos sociétés modernes.

(...)

Michel Henry - Journaliste

Il est journaliste à Libération depuis 1985 où il couvre les questions judiciaires et, plus largement, les thèmes de société. Il est l’auteur de Agnelet, l’homme que l’on n’aimait pas sur l’affaire Agnès Le Roux. Il est ici ce soir pour discuter de son essai qui vient de paraître chez Denoël, dans lequel il préconise la légalisation des drogues, comme l’indique son titre : Drogues : pourquoi la légalisation est inévitable (paru aux éditions Denoël 2011).

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- L’excellente chaîne LCP-Sénat s’interroge sur la prohibition :

À voir ici :

http://www.lcp.fr/emissions/l-echo-des-lois/vod/10478-drogues-40-ans-de-prohibition-et-apres

Drogues : 40 ans de prohibition...et après ?

Publiée le 31/01/2011 / [Durée] 27mn

40 après le vote de la loi sur les drogues, LCP fait le bilan dans ce nouveau numéro de « L’écho des lois ». Les drogues, un sujet polémique, la question de l’ouverture de salles de consommation pour toxicomanes en témoigne encore. Le législateur a fait le choix de la prohibition, pourtant un constat s’impose : le marché du cannabis et de la cocaïne a explosé, un marché estimé à plus d’ 1 milliard et demi d’euros. Alors, la prohibition est-elle efficace ?

Les forces de police appliquent une tolérance zéro chère à Nicolas Sarkozy sur la lutte contre les drogues. Le trafic bien sûr, mais aussi l’usage. Aujourd’hui, plus de 86% des interpellations en matière de drogue en France concernent les usagers. La justice applique en fait une distinction entre trafiquants et usagers. Pour elle, un usager est un malade et un délinquant. Un malade qu’il faut soigner et informer, sanctionner sans condamner, bref lui éviter la prison et privilégier les soins thérapeutiques. C’est l’autre axe de loi, l’obligation sanitaire.

Patrick Hermansen a enquêté sur le terrain pour recueillir les témoignages de ces usagers de la loi de 1970, des forces de l’ordre aux toxicomanes, en passant par les producteurs de cannabis et des associations sanitaires.

Au final, cette loi tente toujours, 40 ans après, de concilier deux impératifs contradictoires : la répression et l’obligation sanitaire.

Voir en ligne : Le site de Libération.fr

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