De la frilosité d’une banque
Après une longue attente, la décision est tombée. Le Crédit Agricole refuse l’ouverture d’un compte à l’association « Les amis de CSF », selon le motif que l’objet de cette association serait problématique. Quel est le problème ?
L’objet stipule que « l’association a pour but de soutenir toutes les actions du collectif Cannabis Sans Frontières ».
Certes, cette association n’a pas comme objectif "la défense des caramels mous" ou "la promotion des loisirs créatifs à domicile". Nous reconnaissons qu’il n’y a pas d’ambigüité, notre association s’efforce, autant que faire se peut, de soutenir un collectif d’individus, d’associations déclarées, d’associations de fait, de coalitions ponctuelles animant des campagnes collectives.... D’agiter la vie démocratique, c’est vrai.
De la vérité des arguments
Au départ et sans susciter de réaction des autorités, une association au titre plus explicite était déclarée en Préfecture à Paris : « Les Amis de Cannabis Sans Frontières ». Afin de faciliter les transactions futures, le Crédit Agricole nous demanda poliment de raccourcir l’intitulé, ce qui permettait un certain anonymat : « Les Amis de CSF ».
Nous avons obtempéré pour faire preuve de pragmatisme : garantir plus de discrétion sur les relevés bancaires de nos généreux donateurs !
La question de la dénomination est une chose (art.1 des statuts), l’objet social en est une autre (art.2 des statuts) !
Le Collectif Cannabis Sans Frontières (alternative écologique) – Mouvement pour les Libertés, milite autant pour mettre fin à la peine de mort dans le monde que pour l’arrêt de la prolifération nucléaire, autant pour un monde sans papiers que pour la régularisation de tous ceux qui n’en ont pas. Ce collectif s’est aussi assigné comme but d’inscrire dans le débat public tous les arguments en faveur d’une réforme des politiques locales, nationales ou internationales appliquant les conventions de l’ONU en matière de stupéfiants. Tout simplement parce qu’on observe que les lois qui en découlent génèrent plus de dégâts qu’elles n’apportent de solutions !
On observera également que la liberté d’association est ainsi remise en cause, et force est de constater que cette décision ressemble à une prise de position politique. Là où une banque est supposée ne servir que de caisse officielle permettant de recevoir dons et cotisations, notamment par virements ou chèques, ce pour quoi elles sont faites, le Crédit Agricole se permet une craintive revendication "moraliste" tellement facile à ce niveau.
Car il paraît beaucoup plus simple aux établissements bancaires de se développer au travers de comptes et succursales situés dans des paradis fiscaux et/ou judiciaires, favorisant le blanchiment d’argent issu de tous les trafics, plutôt que de permettre et accompagner des actions citoyennes issues de la vitalité démocratique.
Le Crédit Agricole, qui pourrait devenir l’un des bénéficiaires de l’essor de l’industrie chanvrière dans le cadre du plan de relance économique, de la lutte contre les dérèglements climatiques et de celle contre l’appauvrissement de la biodiversité, préfère le renchérissement des matières premières de la facture énergétique, alimentaire, textile, papetière, cosmétique.... Le Crédit Agricole est contre le cannabis.
Puisque le Crédit Agricole rejette Cannabis Sans Frontières – Rejetons le Crédit Agricole !
Boycottons cette banque - Virons nos comptes ailleurs !
De la transparence financière interne
Le collectif Cannabis Sans Frontières a une dette de 3000 euros en suspens depuis juin 2009 et la campagne électorale pour les élections européennes.
Pour le moment, l’association constituée pour recueillir en URGENCE les dons dispose de 395 euros pour payer collectivement cette facture [1].
Prochainement, la NEF (Nouvelle Economie Fraternelle) via le Crédit Coopératif va nous octroyer un numéro de compte qui facilitera les virements.
Dans l’immédiat, envoyez vos dons par chèque à l’ordre de l’association "Les amis de CSF", à l’adresse suivante "Les Amis de CSF" c/o Lady Long Solo 38, rue Keller 75011 PARIS
Ceci est un nouvel appel aux généreuses contributions, modestes ou non...
Merci.
[1] Ce qui revient à constater que si une ou plusieurs listes avaient pu se constituer pour les régionales, nous aurions été incapables de faire face financièrement aux dépenses minimales qu’entraine une telle démarche.