Nous sommes le 18 juin 2010, c’est le quarantième anniversaire de la loi sur les stupéfiants… et le soixante-dizième d’un célèbre appel à la Résistance lancé depuis Londres par un général opposé à la collaboration avec le régime nazi.
Une résistance toujours d’actualité
Cannabis sans Frontières (alternative écologique) - Mouvement pour les Libertés s’associe au Collectif d’information et de Recherche Cannabique (le CIRC) pour appeler tous les défenseurs du chanvre (cannabis) à participer à « l’Appel du 18 Joint » qui se déroulera de 18H à 22h, sur la pelouse du Parc de La Villette à Paris, à Lyon (18h - Place Sathonay), à Aurillac (18h - Monument des Droits de l’Homme) et à Marseille (18h - kiosque haut des Réformés).
Comme l’indique le communiqué de presse du CIRC, le Préfet Michel Gaudin souhaite organiser le rassemblement dans une version encadrée par les articles L 3421-1 et L3421-4 du Code de la Santé Publique. Comme si des articles de loi scélérats pouvaient être maintenus, sans contestation possible, quand on en observe les dégâts causés.
Avertissons-le, ainsi que son supérieur direct Monsieur Sarkozy, qu’en République, le droit de manifester pour dénoncer le caractère attentatoire (voire anticonstitutionnel) aux libertés fondamentales d’une loi quelle qu’elle soit est un droit imprescriptible.
Avertissons-les que cette loi votée il y a quarante ans, aménagée de nombreuses fois en quatre décennies, fait de la France l’un des pays où la législation antistupéfiants est la plus rigide, que nous n’en pouvons plus, que nous n’en voulons plus !
Partout où s’observent des législations pragmatiques à l’égard des usagers de drogues, en particulier du cannabis qui représente la face cachée de l’iceberg, la politique de prévention obtient de meilleurs résultats.
Pourtant la France s’enorgueillit d’avoir su réagir (timidement) face aux risques liés aux épidémies en développant une politique de réduction des risques (RdR), mais quid de la RdR cannabique ? Le "shit coupé", la "beuh au verre pilé", le tabac mélangé, etc..., une prévalence de l’usage dont la moyenne d’âge ne cesse de diminuer, des résultats catastrophiques à la pelle (5612 personnes condamnées à la prison pour ILS en 2009), des milliers de permis de conduire suspendus, des personnes malades atteintes d’une pathologie lourde privées de leur "médicament" et poursuivies... Est-ce cela qu’on appelle "politique de santé publique" ?
Combien de temps supporterons-nous cette barbarie ? Quand donc pourra triompher la "vérité de l’information" ?
Entre l’absurde, l’ubuesque, le criminel, n’y-a-t-il pas moyen de changer nos perceptions en ouvrant les portes du débat, ce qui suppose de braver l’interdit... Pas celui de la consommation ou de l’incitation à consommer des substances illicites, uniquement cette interdiction - très spécifique à la France - qui "interdit de présenter les stupéfiants sous un jour favorable".
Sortons de l’ombre donc ! Il y a urgence à mettre en lumière les errances criminelles d’un régime de prohibition. Il y a urgence à sortir du trou noir de la prohibition des substances classées comme stupéfiants, à réformer la politique en matière de drogues.
Il va de soi que dans quelques années (ou décennies tant le sujet est tabou !), les prises de positions publiques des responsables politiques et des agents de l’état, comme celles révélées à l’occasion du grand raout parisien du 2 décembre 2009, devront être assumées devant des cours de justice : notamment pour entrave à la révélation de la vérité, divulgation de fausses informations, abus de position dominante, prosélytisme de la criminelle théorie de l’escalade, discriminations à l’égard des usagers de drogues, des jeunes, des pauvres et des étrangers,... De nombreux procès pourraient rendre "justice" aux centaines de milliers de vies brisées, amochées, anéanties par les thuriféraires d’un ordre prohibitionniste sans validité scientifique, sans parler de la monstruosité des sommes blanchies qui gangrènent l’économie mondiale et révèlent les zélateurs de la "guerre aux drogues" tels qu’ils sont réellement : corrupteurs ou corrompus, actifs ou passifs, coupables de toutes façons.
Il va de soi qu’une seule poursuite engagée par le Ministère public à l’encontre de l’un des participants ou organisateurs de "l’Appel du 18 joint" devra trouver sur son chemin la coalition de toutes celles et tous ceux qui veulent en finir avec la prohibition du cannabis.
Dans les mois qui viennent, le collectif Cannabis Sans Frontières va tenter avec d’autres partenaires de rassembler la plus large partie de la société civile pour le dépôt d’une saisine du Conseil constitutionnel, afin d’obtenir une décision logique qui mettrait fin à 40 années d’horreur...
Contactez-nous, soutenez-nous, pour que 2010 rime avec cannabis... libre !
Autres sources annonçant "l’Appel du 18 joint" :
Le 18 joint à Lyon : http://www.circ-asso.net/index.php?action=art&id=126&PHPSESSID=6f1dc6f5548c39bcfc66a2e632d76754
Un magnifique mixage, le "Cartier libre" de Caroline sur France Inter :
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/chro/cartierlibre/index.php?id=92682
L’article d’Arnaud Aubron sur le site des Inrocks :
Le site streetgeneration.fr : http://streetgeneration.fr/news/actu/9042/18-joint-parole-aux-anti-prohibitionnistes-du-cannabis/
Le site Hactivist News Service : http://www.hns-info.net/spip.php?article24183
+ la prise de position d’un nouveau parti politique :
http://www.libgauche.fr/cannabis-prohibition-40-ans-de-repression/
Voir en ligne : Le site du CIRC et du 18 joint