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Comment convaincre la France non concernée ?

En 2010, changeons la loi de 70 !

Cannabis Sans Frontières milite pour une appréciation réaliste de la consommation actuelle de substances illicites, consommation qui a explosé en 40 ans et qu’il serait monstrueux de laisser continuer dans les conditions existantes, c’est à dire sans autre réaction que de "faire du chiffre" en s’attaquant aux proies les plus faciles, ou diffuser des spots TV dont les messages moralisant ne correspondent pas à la réalité objective, ce qui les rend inefficaces en dépit de leur coût.

De nouvelles dispositions doivent être prises quant aux diverses substances visées par la loi actuelle. L’histoire a montré qu’une politique de prohibition n’a jamais entrainé une diminution de la consommation. Au contraire, cela dynamise les trafics illicites. Et ne peut qu’incliner à la transgression. Il convient alors non pas de réprimer mais plutôt de prévenir les risques par une vérité incontestable.

((Cannabis))

Tout d’abord, il faudrait accepter de reconnaître les qualités thérapeutiques de cette plante, prouvées par de nombreuses études scientifiques, dont les effets secondaires sont rares et nettement moins corrupteurs que ceux de la morphine. Par ailleurs ce produit, convenablement dosé, a de multiples effets bénéfiques complémentaires.
Le Canada, plusieurs pays européens et quatorze états des USA (bientôt 28 ) ont reconnu l’intérêt de son utilisation. La France choisit actuellement de l’ignorer et ne facilite pas l’accès aux multiples informations données par les études étrangères.

Pourtant, il serait particulièrement souhaitable d’arrêter de traquer les malades qui y ont recours, mais également de mener une réflexion permettant la mise en place de structures pour une bonne information, dans un cadre médical, des personnes concernées.

Pour ce qui relève d’un usage récréatif, devons-nous nous satisfaire d’être le premier pays consommateur de cannabis illicite en Europe ?
Il serait possible de prendre des dispositions, à l’instar du Portugal, de la Hollande, de la République Tchèque, etc. qui, en dépénalisant l’usage ont instauré une véritable politique de prévention qui permet une consommation consciente et raisonnée de cette plante utilisée depuis des millénaires.

Enfin dans cette logique, on pourrait autoriser une auto-culture responsable, à usage personnel, ce qui éviterait d’alimenter un trafic de produits très souvent frelatés et par conséquent nocifs.

((Héroïne Cocaïne))

On voit progresser une forte consommation de ces substances qui atteint actuellement toutes les couches de la société, ce qui constitue un phénomène nouveau et inquiétant. Il est clair que criminaliser n’arrêtera pas la diffusion souterraine de ces produits nettement plus toxiques et addictifs que le cannabis.

Il existe quelques structures qui s’efforcent de "soigner" mais ne parviennent, la plupart du temps, qu’à remplacer une dépendance à des substances illicites par une autre à des produits licites que l’on retrouve d’ailleurs sur les marchés parallèles.

Il serait temps d’avoir une approche pragmatique, dénuée de relents vertueux, permettant une action aussi efficace que possible.
Il faudrait donc envisager la mise en place de "boutiques" largement ouvertes à la population, qui permettraient une information convenable et objective - donc préventive, dans une démarche dédramatisante et fortement encadrée médicalement.

De même il parait urgent, puisque ces drogues sont présentes en prison, d’y rendre enfin possible les échanges, autres qu’entre consommateurs, de seringues, de pailles, afin de limiter les dégâts dérivés : transmission de l’hépatite C, du sida, etc.

((Drogues annexes : lsd, amphétamines, kétamine, alcool (bien que légal) etc. etc.))

Là encore, il y a recrudescence absolue, due pour certains produits à leur prix toujours plus accessible. La tentation d’un usage inconsidéré de mélanges augmente considérablement les risques.

L’information dispensée sur les lieux de rassemblement les plus propices à ces utilisations a le mérite d’exister. Néanmoins on pourrait compléter en institutionnalisant une information préventive facilement accessible au quotidien.

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Cannabis Sans Frontières s’associe donc aux combats de tous ceux qui luttent contre l’hypocrisie gonflée de bonne conscience des autorités gouvernantes, n’ayant d’égale que l’inefficacité des résultats.

Il ne s’agit pas de faire croire à un simple mal des "cités". Il existe, certes. Mais il s’agit d’abord de cohérence économique et sociale. Les "drogues" peuvent en être une conséquence, bien que l’on sache pertinemment qu’elles circulent très facilement dans des milieux nettement plus favorisés et pénètrent largement maintenant les campagnes.

C’est pourquoi notre connaissance des "drogues" et de la dérive de leur usage nous donne le devoir d’interpeller les pouvoirs publics, de participer activement à la bataille contre une prohibition dont les résultats ne font qu’aggraver une consommation désordonnée aux conséquences souvent dramatiques, sauf pour le plus grand profit de trafiquants nationaux ou internationaux, apparemment toujours intouchables.

Devant l’ampleur du problème causé par l’usage clandestin des "drogues", le gouvernement doit trouver rapidement le courage d’oser "une étatisation du non étatique"* seul moyen de tenter de réguler et d’amoindrir les ravages en cours.

* Stanley Cohen in Visions of Social Control. 1985

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