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IACM-Bulletin du 24 janvier 2012
* Science : selon une large étude longitudinale, fumer du cannabis
n´endommagerait pas la fonction pulmonaire
* Science : selon une large étude épidémiologique, la consommation de
cannabis n´est pas associée à une perte des fonctions cognitives pour
les personnes âgées de 50 ans
* Science : rapport de cas sur la synergie du cannabis avec la
kétamine dans un cas de douleurs neuropathiques résistantes
1.
Science : selon une large étude longitudinale, fumer du cannabis
n´endommagerait pas la fonction pulmonaire
n´endommagerait pas la fonction pulmonaire
Le Journal of the American Medical Association publie les résultats
de la plus grande étude réalisée sur une longue période qui montre
que le cannabis, à des doses inhalées par la plupart des
consommateurs, n´endommage pas la fonction pulmonaire. Les chercheurs
américains ont rassemblé dans une étude longitudinale, les mesures
répétées de la fonction pulmonaire et les conséquences du fait de
fumer de 1985 à 2006 sur 5115 hommes et femmes. Les auteurs, résumant
les résultats, ont indiqué que « la consommation occasionnelle ou
faible de marijuana n´est pas associée à des effets secondaires sur
la fonction pulmonaire. » La consommation de cannabis sur la durée de
la vie a été normalisée par l´équivalent d´une année de consommation,
à savoir, 365 joints ou narguilés.
Les chercheurs ont trouvé que les mesures de la fonction pulmonaire -
expiration forcée du volume pendant la première seconde de
l´expiration et capacité vitale forcée- sont légèrement meilleures
chez les personnes déclarant consommer d´avantage de cannabis, au
moins l´équivalent de 7 années de consommation, c’est-à-dire 2555
joints. Dr. Stefan Kertesz, de l´Université d´ Alabama à Birmingham,
qui a participé à ce travail, a indiqué « que fumer du cannabis fait
tousser. » Mais, il reste des questions sur la fonction pulmonaire et
les effets à long terme. Il est certain que fumer du tabac diminue la
fonction pulmonaire. Mais, il semblerait, que quand la consommation
de cannabis est modérée, elle ne diminue pas la fonction pulmonaire,
mais aurait tendance à l´améliorer. La quantité d´inhalations et le
volume pulmonaire augmentent en fonction des années de consommation
de cannabis chez les jeunes consommateurs. « Cette augmentation est
très nette, mais si petite, que je ne pense pas que la personne
puisse la ressentir, » a indiqué le docteur Kertesz. Il semblerait,
qu´à des niveaux de consommation plus élevés, la fonction pulmonaire
se mette à décroitre. Les chercheurs ont fait remarquer que trop peu
de gros consommateurs de cannabis ont participé à leur étude pour
pouvoir l´affirmer.
Le Dr. Donald Tashkin, professeur à l´Université de Californie, à Los
Angeles, étudie les effets du cannabis au niveau pulmonaire, et n´a
pas participé à cette étude. Il a indiqué à l´agence de presse
Reuters que : « le cannabis n´expose pas les consommateurs aux
risques d´obstruction pulmonaire chronique, comme le fait le tabac.
Les complications potentielles propres au cannabis ne présentent pas
de risque important. Ainsi, les personnes qui consomment de la
marijuana à des fins médicales ou récréatives peuvent se réassurer en
se disant qu´ils n´endommagent pas leurs poumons à cet égard. »
Pour plus d´information :
En anglais
http://www.reuters.com/article/2012/01/11/us-pot-health-
idUSTRE8092BC20120111
En espagnol
http://www.nlm.nih.gov/medlineplus/spanish/news/fullstory_120727.html
En allemand
http://www.aerzteblatt.de/nachrichten/48717
http://www.welt.de/gesundheit/article13811166/Kiffen-ist-besser-
fuer-die-Lunge-als-Rauchen.html
(Source : Pletcher MJ, Vittinghoff E, Kalhan R, Richman J, Safford M,
Sidney S, Lin F, Kertesz S. Association between marijuana exposure
and pulmonary function over 20 years. JAMA 2012 ;307(2):173-81.)
2.
Science : selon une large étude épidémiologique, la consommation de
cannabis n´est pas associée à une perte des fonctions cognitives pour
les personnes âgées de 50 ans
cannabis n´est pas associée à une perte des fonctions cognitives pour
les personnes âgées de 50 ans
Des chercheurs du King’s College, à Londres, Royaume-Uni, se sont
intéressés à l´association entre l´usage de drogues illicites et les
fonctions cognitives de personnes quadragénaires. 8992 participants,
âgés de 42 ans, ont participé à l´étude entre les années 1999 et
2000. Les auteurs ont analysé les données de 3 tests cognitifs ; les
participants étaient alors âgés de 50 ans. Ils ont trouvé qu´à «
niveau de population égal, l´usage de drogues illicites n´a pas
d´influence sur les fonctions cognitives défaillantes de cette
tranche d´âge. »
Pour les participants, le cannabis est la drogue la plus fréquemment
utilisée : 6% ont dit en avoir consommé dans l´année, et 25% ont
indiqué en avoir consommé un jour. De plus, l´étude a conclu qu´il
n´existait aucun lien entre des performances intellectuelles pauvres
et un passé de gros consommateur. Les résultats des tests, dans
lesquels des consommateurs actuels et anciens, ont même montré une
tendance inverse. Mais la différence est très faible et les
chercheurs ont conclu que cette différence pouvait refléter le fait
que les gens qui consomment des drogues ont généralement un niveau
d´éducation plus élevé. « Pourtant les auteurs ne peuvent pas exclure
la possibilité que quelques personnes ou groupes de personnes, comme
ceux qui ont consommé pendant longtemps de grosses quantités, soient
affecté, » ont-ils écrit dans leur article publié dans l´American
Journal of Epidemiology.
Pour plus d´information :
http://www.reuters.com/article/2012/01/04/us-drugs-
idUSTRE8030AE20120104
(Source : Dregan A, Gulliford MC. Is Illicit Drug Use Harmful to
Cognitive Functioning in the Midadult Years ? A Cohort-based
Investigation. Am J Epidemiol. 21 décembre 2011. [in press])
3.
Science : rapport de cas sur la synergie du cannabis avec la kétamine
dans un cas de douleurs neuropathiques résistantes
dans un cas de douleurs neuropathiques résistantes
Deux médecins de l´Institute for Neuropathic Pain, à Soest, Pays-Bas,
ont rapporté le cas d´une femme âgée de 56 ans qui souffrait d´une
douleur chronique du nerf cubital. Son bras droit avait subi
plusieurs fractures et interventions chirurgicales. Depuis 1996, elle
souffrait d´une douleur à l´endroit du nerf cubital, c’est-à-dire
l´annuaire et petit doigt. Au cours des années, la douleur ne cessait
de croitre pour atteindre une intensité de 7 sur une échelle de 10,
(0 équivalent à pas de douleur et 10 le maximum), malgré la prise
d´opiacés et d´autres analgésiques.
A cause d´effets secondaires importants, cette patiente avait arrêté
de prendre ces médicaments et avait commencé à prendre du cannabis
oralement (0,5 gramme par jour inclus dans des biscuits), ce qui a
provoqué une diminution de la douleur de 8 à 5. Elle se passait aussi
de la crème à la Kétamine deux fois par jour, ce qui aussi a fait
diminuer la douleur (de 2 à 3 sur l´échelle). La Kétamine est une
substance utilisée pour l´anesthésie générale et pour réduire la
douleur. Les auteurs ont conclu que « la Kétamine et l´extrait de
cannabis pouvaient agir de manière synergétique à cause de
l´interaction entre les systèmes récepteurs cannabinoïdes et
opioïdes.
(Source : Hesselink JM, Kopsky DJ. Intractable neuropathic pain due to
ulnar nerve entrapment treated with cannabis and ketamine 10% J Clin
Anesth. 5 janvier 2012. [in press])
4.
Nouvelles en bref
***Science : le cannabis améliore la créativité de ceux qui en ont peu
Une étude a été menée à l´University College de Londres, Royaume-Uni,
sur 160 participants qui, un jour sur deux, se soumettaient à des
tests sous influence du cannabis ou sans cannabis. Les résultats ont
montré que le cannabis influence les comportements normalement
symptomatiques de psychose, et agit sur la volubilité estimée comme
une mesure de créativité. Les sujets ont été divisés en quatre
groupes de créativité. Le cannabis a accru les comportements
normalement symptomatiques de psychose dans les groupes présentant le
plus haut et le plus bas niveau de créativité. De plus, le cannabis a
augmenté la créativité des personnes qui en ont peu. (Source : Schafer
G, et coll. Conscious Cogn. 7 janvier 2012. [in press])
***Science : effet neuroprotecteur du THC dans le modèle de la maladie
de Parkinson
Des chercheurs de l´Université de Plymouth, Royaume-Uni, ont mis en
évidence un accroissement du nombre de récepteurs CB1 en réponse
directe à une lésion des neurones, dans un modèle de culture
cellulaire de la maladie de Parkinson, et un effet protecteur du THC
sur les nerfs. (Source : Carroll CB, et al. Neuropathol Appl
Neurobiol. 2012 Jan 11. [in press])
***Science : Pharmacocinétiques du namisol (THC)
La compagnie pharmaceutique Echo Pharmaceuticals, à Nijmegen, Pays-
Bas, s´est intéressée aux propriétés pharmacocinétiques de leur
préparation de THC, le namisol. Le namisol est un nouveau cachet qui
contient du THC et qui a été créé pour améliorer sa disponibilité
biologique. La concentration sanguine maximale du Namisol oral est
atteinte en un temps de 39 à 56 minutes. Les auteurs ont noté que «
la variabilité et le temps de la valeur maximale des concentrations
de THC dans le plasma étaient plus faibles pour le namisol que pour
le dronabinol oral et le nabilone. » (Source : Klumpers LE, et al. Br
J Clin Pharmacol. 28 décembre 2011. [in press])
***Science : lors d´une étude clinique, la nabilone n´a pas réduit une
douleur expérimentale aigue
Les chercheurs de la compagnie pharmaceutique Astra Zeneca se sont
intéressés aux effets du cannabinoide synthétique nabilone sur la
douleur aigue provoquée par un produit chimique (capsaicine), dans
une étude contrôlée menée sur 30 sujets sains. Le cannabinoide n´a
pas eu d´effet significatif sur la douleur. (Source : Kalliomäki J, et
coll. Clin Exp Pharmacol Physiol. 10 janvier 2012. [in press])
***Science : les endocannabinoïdes réduisent les réactions
allergiques dermatologiques
Des chercheurs de l´Université de Lübeck, Allemagne, se sont
intéressés aux effets de la stimulation des récepteurs CB1 sur les
cellules mastocytes de la peau de l´homme. Ces cellules sont
impliquées dans les réactions allergiques. Les chercheurs ont trouvé
que ces cellules sont contrôlées par le système endocannabinoïde, en
limitant l´excès d´activation des cellules mastocytes. Ils ont conclu
« que la stimulation des récepteurs CB1 constitue une stratégie
prometteuse pour le traitement des allergies ». (Source : Sugawara K,
et coll. J Allergy Clin Immunol. 6 janvier 2012. [in press])
Association Internationale pour le Cannabis médical (IACM)
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Allemagne
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