L’Uruguay pourrait commencer dès 2014 la culture et la vente du cannabis par l’Etat, au prix public d’environ 0,75 euro le gramme, si le Sénat approuve cette nouvelle stratégie impulsée par les autorités pour lutter contre les trafics de drogue.
Julio Calzada, secrétaire général du Bureau national des drogues (JND), a indiqué dimanche au journal local El Pais que l’exécutif travaille en effet déjà aux règles d’application, a expliqué M. Calzada. Le texte prévoit trois modes d’accès au produit : l’autoculture (six plants au maximum), la culture dans des clubs de membres (comprenant un maximum de 45 personnes et 99 plants) et la vente en pharmacie, sous contrôle public (40 grammes au maximum par mois). Tout cultivateur ou usager devra s’inscrire sur un registre national et la vente sera réservée aux personnes majeures résidant en Uruguay. La consommation de cannabis n’est pas pénalisée, mais les peines encourues pour la culture illégale seront durcies.
MÊME PRIX QUE DANS LA RUE
La Chambre des députés a approuvé le 31 juillet ce projet de loi qui pourrait faire de ce petit pays sud-américain le premier du monde où l’Etat contrôlerait la production et la vente du cannabis. Le prix annoncé par M. Calzada est basé sur celui du cannabis paraguayen, le plus courant dans le pays. Dans la rue, celui-ci est vendu "autour d’un dollar (0,75 euro) le gramme : ainsi, nous allons mettre la marijuana produite sous contrôle de l’Etat environ au même prix".
"Il est prévu que le projet de loi soit approuvé d’ici aux deux prochaines semaines" en commission au Sénat, ce qui laisse imaginer un vote courant novembre, a indiqué pour sa part le sénateur de la majorité Luis Gallo.
La JND estime que l’Uruguay, avec 3,3 millions d’habitants, compte environ 120 000 consommateurs de marijuana, mais les associations d’usagers évoquent, elles, le chiffre de 200 000.
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