Menu

Accueil > Actualités > Actualités internationales

L’usage non médical du cannabis - Rapport thématique de l’OICS

Rapport OICS 2022

Demain, jeudi 9 mars 2023, l’OICS (en anglais INCB), l’Organe International de Contrôle des Stupéfiants rendra public son rapport avec quelques jours de retard, en amont de l’ouverture de la 66ème session de la Commission des Stupéfiants de l’ONU, à Vienne (Autriche), du 13 au 17 mars.

Ce rapport thématique traite de "l’usage non médical du cannabis" et selon les indications du communiqué de presse, il semble que l’OICS y souligne dans ses conclusions que

l’usage non médical du cannabis contrevient à la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, qui classe le cannabis comme une substance fortement addictogène. Examinant en détail cette tendance parmi un nombre limité d’Etats, l’OICS note que la légalisation du cannabis peut avoir de nombreux effets négatifs sur la santé, en particulier chez les jeunes.

C’est donc sur une réserve particulièrement restrictive et une appréciation négative que cette modeste assemblée, de 13 éminences [1] formant l’OICS, contribuera à renforcer les tenants du statu quo et du maintien d’une politique inique.

Certaines voix (comme cet essai publié par Kenzi Riboulet Zemouli) critiquent cette vision prohibitionniste et purement idéologique, une lecture qui sans même prendre en compte le texte de la Convention unique sur le contrôle international des stupéfiants de 1961, omet généralement quelques mots, pour imposer une interprétation très restrictive, voire contraire à l’esprit des conventions qui est de garantir le meilleur état de santé physique et mentale à l’humanité.

Cependant, ce rapport de l’OICS revêt un caractère historique en ce qu’il casse l’idée d’une "interdiction universelle" de la production, de la distribution et de la consommation du cannabis et de ses produits dérivés pour un usage adulte non médical.

D’ailleurs, l’OICS remarque aussi dans un autre rapport complémentaire,

la disponibilité insuffisante de certains médicaments placés sous contrôle international. L’OICS est préoccupé par le fait que certains pays continuent d’avoir des difficultés à se procurer suffisamment d’analgésiques opioïdes pour le traitement de la douleur, en particulier dans les situations d’urgence humanitaire. L’OICS souligne que les situations d’urgence augmentent le besoin mondial de substances contrôlées et fournit un ensemble de recommandations pour aider les gouvernements à améliorer l’accès et la disponibilité de ces médicaments essentiels.

Cette carte datant de 2009 illustre à merveille la situation générée par cette situation :

Et pour compléter le tableau catastrophique de la situation actuelle, dans la contradiction totale entre une condamnation des Etats qui s’engagent à réguler le marché de l’usage non médical des stupéfiants, puis le constat du dramatique fossé mondial entre les Etats qui surconsomment des anti-douleurs et ceux dont les populations n’y ont quasi pas accès, l’OICS ajoute un Rapport sur les précurseurs en 2022 soulignant, entre autres, que les pays saisissent de grandes quantités de produits chimiques non classifiés et de précurseurs de synthèse utilisés dans la fabrication illicite de drogues.

L’OICS s’inquiète de la propagation mondiale de ces substances.

A tout le moins, car on évoque ici le fentanyl et des centaines de nouvelles molécules mimant les effets des drogues placées sous contrôle, de nouvelles formulations inconnues qui devraient strictement être réservées au domaine de la recherche scientifique, mais qui servent à substituer les substances placées sous contrôle sur le marché illicite.

Des rapports qui soulèvent de nombreuses questions.

Il faut espérer que certaines de ces questions auront des réponses, le Jeudi 16 mars 2023 entre 11H et 12h en suivant la retransmission programmée par le Comité des ONG de Vienne, lors du dialogue informel entre la présidence de l’OICS et les organisations de la société civile.

Pour suivre en ligne via MS Teams

Voir en ligne : Le site de l’OICS


[112 depuis l’annonce du décès le 20 février de M. Bernard Leroy. En 2020, le membre français de l’OICS M. Bernard Leroy avait répondu à quelques questions dont on trouve trace de la retranscription sur le site de NORML France.

Un message, un commentaire ?

Soutenir par un don