Menu

Accueil > Actualités

Légalisation du cannabis : ce que l’on peut apprendre de la Hollande

Ludo est passionné de botanique, historien des narcotiques et sommelier d’herbes. Il me montre comment lécher le joint pour l’humidifier avant de l’allumer, pour savourer son arôme doux qui rappelle vaguement la cannelle. Je commence à tirer sur le joint. Il me félicite, les pouces en l’air : “ça, c’est du journalisme d’investigation !”

Il fallait bien que quelqu’un se dévoue puisque le cannabis est maintenant un sujet politique de première importance. Le 17 octobre dernier, le Canada a été la première grande économie à légaliser le cannabis à usage récréatif. (L’Uruguay avait ouvert la voie en 2013.) En Grande-Bretagne, les médecins du Service national de santé (NHS) peuvent prescrire du cannabis à usage médical depuis le 1er novembre. Trente États américains ont légalisé le cannabis à usage médical, neuf autres autorisent son usage récréatif. Donald Trump a fait savoir qu’il soutenait la dépénalisation au niveau fédéral. Le cannabis pourrait donc bientôt devenir familier dans notre vie occidentale, comme l’alcool ou le café, et remplacer les cigarettes, qui sont devenues socialement inacceptables. Après presque cinquante ans de tolérance aux Pays-Bas, est-ce une bonne chose ? Et l’herbe peut-elle traiter nos douleurs et nos maladies ?

Les humains fument des feuilles de cannabis depuis au moins 5 000 ans et ont probablement commencé à le faire dans la Chine de l’Antiquité, souvent comme analgésique. Du pollen de cannabis a été retrouvé dans une tombe datant de 4 200 ans aux Pays-Bas. Même la reine Victoria s’est vue “prescrire de la marijuana médicale par le médecin de la cour pour la soulager de ses crampes menstruelles” selon John Hudak, auteur de ‘Marijuana : A Short History’.

L’herbe semble être devenue un sujet de discorde durant les années où le mot “marijuana” a été associé aux immigrés mexicains en Amérique. En 1937, peu après avoir abandonné la prohibition de l’alcool, les États-Unis ont commencé à réprimer la détention de marijuana, écrit John Hudak. À la fin des années 1950, le pays l’avait effectivement condamnée à la clandestinité. En 1961, un bureau des Nations unies classa le cannabis dans son “Tableau 1” des substances contrôlées, parmi les stupéfiants à haut risque d’addiction, ce qui la condamna à l’illégalité à peu près partout ailleurs.

“L’herbe semble être devenue un sujet de discorde durant les années où le mot “marijuana” a été associé aux immigrés mexicains en Amérique”

Puis est arrivée la “guerre contre la drogue” de Richard Nixon. Herbe, héroïne, tout. Sa cible était moins l’herbe que les jeunes aux cheveux longs qui semblaient la révérer comme un sacrement. “Quand tu fumes de l’herbe, elle te révèle à toi-même” disait Bob Marley. Et Bob Dylan chantait “Everybody must get stoned”.

En 1970, le président Nixon mit en place la Commission Shafer pour le conseiller sur les mesures à prendre. Mais le rapport final ne lui fut pas d’une grande aide. “La Commission est d’avis unanime que la consommation de marijuana n’est pas un problème grave… au point de lancer des poursuites pénales envers les personnes qui en fument.” C’était dans le droit fil des précédents avis officiels américains, à commencer par celui du maire de New York, Fiorello La Guardia, en 1944. Selon ces rapports, la consommation d’herbe n’était pas vraiment “une affaire grave”.

(NdlR : Article tronqué, il faut payer pour le lire )

Voir en ligne : Le Nouvel Economiste

Dans  Idées

Un message, un commentaire ?

Soutenir par un don