EXCLUSIF : Cannabis Sans Frontières vous propose un document exceptionnel, concernant un sujet important des pourparlers de paix engagés à la Havane, entre les FARC (forces révolutionnaires en lutte armée depuis des décennies) et les autorités colombiennes.
Voici la proposition des FARC concernant le "Programme national de substitution des cultures illicites de coca, de pavot et de cannabis". Ce projet est une version mise à jour de la proposition élaborée lors des dernières négociations de paix en 2000.
Preuve que la proposition des FARC s’inscrit dans une perspective plus large, en écho avec d’autres propositions soumises au débat international, qui permettent d’envisager des solutions progressives.
Ce programme vise d’abord à l’amélioration des conditions de vie des paysans concernés, en privilégiant une démarche volontaire pour substituer leurs cultures dans les actions de développement alternatif, supervisées par l’Etat colombien, afin de réguler la production de la feuille de coca, de pavot et de cannabis (marihuana), sur la base de la reconnaissance de leurs apports nutritionnels, thérapeutiques et culturels, et au cas par cas utiliser leur potentiel artisanal et industriel.
Cette proposition s’intègre comme un chapitre spécifique du projet global en matière sociale et environnementale, pour une la réforme agraire démocratique et participative.
This is the FARC’s proposal : “National Program for Illicit Coca, Poppy and Marihuana Crop Substitution”. It’s a first working document and a bit long to translate but this proposal is an updated version of their crops proposal during the year 2000 peace talks. They say basically that what they want is to improve crop growers’ living conditions. ..They propose promoting agreed-to voluntary substitution with alternative development and ...”Under direct State intervention, regulate the production and coca-leaf, poppy and marihuana market, on the basis of the recognition of their nutritional, medical, therapeutic and cultural qualities, to be defined case by case, as well as their artisanal and industrial potential.
This program would be ”a special chapter of a global social-environmental, democratic and participatory agrarian reform.”, In this sense, it is tied to peasant land rights and Peasant Reservation Zones.
Proof of reason is that the FARC are proposing international oversight of the substitution and productive processes and corresponding periodical progress reports
ARTICLE paru dans 20minutes.fr sur la base d’une brève de l’AFP.
La guérilla des Farc a critiqué de récentes déclarations du président colombien Juan Manuel Santos, affirmant qu’elles « n’aident pas » à faire avancer les pourparlers de paix qui ont repris lundi à La Havane après une pause de trois semaines.
Farc : reprise des pourparlers de paix à La Havane
« Ces déclarations n’aident en rien dans la recherche de la confiance entre les parties », a déclaré à la presse Ivan Marquez, le numéro 2 de la guérilla chargé des négociations de paix en cours depuis novembre 2012.
Lundi, depuis Bogota, le président Santos s’est dit sur la radio colombienne RCN « plus optimiste qu’il y a un an » concernant la signature d’un accord de paix, exprimant l’espoir qu’« un accord survienne le plus tôt possible ».
Et « à la fin ce sera le peuple colombien lui-même qui va pouvoir décider s’il accepte ou non ce qui aura été conclu », via un référendum, a répété M. Santos. Une option rejetée par la guérilla, qui appelle à la convocation d’une Assemblée constituante.
Dans un discours prononcé le 26 novembre devant des responsables militaires, M. Santos avait estimé que les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) « se sont rendu compte qu’elles étaient engagées sur un chemin qui ne menait nulle part » et que la pression de l’armée colombienne les avait contraintes à négocier.
Il accordait alors également un grand mérite au Plan Colombie, lancé en 2000, qui encadrait une aide militaire américaine de neuf milliards de dollars pour lutter contre le trafic de drogue.
« Santos lui-même révèle que cela n’était pas un plan contre le trafic de drogue, mais un plan contre-insurrectionnel conçu pour réprimer le mécontentement social », a estimé le numéro 2 de la rébellion issue d’une insurrection paysanne.
Au pouvoir depuis 2010, M. Santos, un dirigeant de centre droit, s’est déclaré candidat à sa succession en juin 2014, afin de pouvoir conclure le processus de paix.
En outre, selon M. Marquez, les récentes révélations du Washington Post sur un soutien logistique de la CIA à l’armée colombienne, notamment lors d’un raid qui avait permis d’abattre le numéro deux des Farc Raul Reyes en Equateur en 2008, prouvent que « l’interventionnisme américain est total ».
« La Colombie est un pays occupé avec l’assentiment d’élites apatrides », a encore estimé M. Marquez.
Comme à son habitude, la délégation du gouvernement menée par l’ex-vice-président Humberto de la Calle s’est abstenue de toute déclaration à l’ouverture de cette nouvelle session de dialogue entamée après une pause décidée le 20 décembre.
Les négociations avec la plus ancienne guérilla d’Amérique latine visent à mettre fin à un conflit interne de près d’un demi-siècle, qui a en outre mêlé plusieurs rébellions, des milices paramilitaires et des gangs criminels, faisant plusieurs centaines de milliers de morts.
Fondées en 1964, les Farc comptent encore selon les autorités près de 8.000 combattants, essentiellement repliés dans les zones rurales du pays.
Quatrième tentative de dialogue dans l’histoire, ces pourparlers ont déjà abouti sur la question d’une réforme agricole et de la participation des Farc à la vie politique. Reste encore à régler les questions des trafics illicites, de l’abandon des armes et de la réparation aux victimes.
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