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L’expulsion des familles de délinquants n’empêchera pas le trafic de droguesrafics

Dans une quasi indifférence, la Cour d’appel de Versailles avait rendu le mardi 8 octobre 2013, un jugement totalement inadmissible qui fait aujourd’hui tâche d’huile.
Selon le journal Libération, "pour la première fois", la mesure qui s’appliquait plutôt au-delà du périph’ vient de toucher une famille vivant à Paris Intra-muros.

Ce cas de figure s’est déjà produit à plusieurs reprises au cours des derniers mois dans les départements de la petite couronne, mais il s’agit de la première expulsion à Paris pour « trouble de jouissance » lié à un phénomène de délinquance. Au total, 14 familles ont été expulsées pour ce motif dans l’agglomération parisienne, 5 dans les Hauts-de-Seine, 5 en Seine-Saint-Denis et 4 dans le Val-de-Marne.

L’article 7 de la loi du 6 juillet 1989 précise que le locataire doit « user paisiblement des locaux », et que dans le cas contraire, cela peut constituer « un trouble de la jouissance » qui peut entraîner une résiliation du bail.

Comment la "justice" française peut-elle s’accommoder de cette décision scélérate ? Comment peut-on accepter la "Triple peine" ?
1 - D’une part reconnaitre (hypocritement), que la légalisation du cannabis risquerait de déstabiliser gravement l’économie souterraine permettant "la survie" de nombreuses familles vivant dans ces quartiers sensibles : On reconnaît implicitement que le trafic généré est utile pour maintenir la "paix sociale". Bref, cette misère serait donc bien utile assurer le "contrôle sociale" des populations vivant en relégation, des pauvres.

2 - La peine "réelle" prononcée par le tribunal à la suite d’une enquête judiciaire...

3 - L’expulsion de la famille de leur habitation...

A ceux au pouvoir se gargarisant de grands mots "justice sociale", de belles idées "humanistes", de grand discours sur le thème de "l’insertion et la lutte contre l’exclusion", comment peut-on faire peser sur toute la famille la responsabilité de ces membres ?

2 -La double-peine, es familles dont un membre se livre au commerce du cannabis peuvent être expulsées des HLM qu’elles habitent .
Ce jugement qui concerne Boulogne Billancourt correspond à la "victoire " obtenue par les HLM de Saint Denis qui avaient expulsé en juin dernier une famille troublant gravement l’ordre public . Probablement bien d’autres cas existent .

Evidemment, cela correspond à la manière très personnelle dont le ministre de l’intérieur prétend résoudre le problème de la drogue et du cannabis en particulier . Taxer les utilisateurs, punir les petits dealers, emprisonner quand on ne sait pas quoi faire, mais ne pas s’attaquer aux mafias qui organisent et tiennent les trafics.

On reconnaît là la sensibilité sociale dont a toujours fait preuve le Ministre de l’Intérieur , plébiscité par la droite comme par la gauche . ce qui est normal au vu de ses proches conseillers.
Celui qui, d’après le Cannard Enchainé, fait "nettoyer " la rue de la Roquette des post punks qui y trainaient pour que sa femme puisse aller faire ses courses à Franprix ou Monop sans que sa vue de pourtant concertiste de Johnny ne soit blessée, mais qui laisse dormir sur les mêmes trottoirs des enfants avec leur parents dans de petites couvertures . Mais à cette heure là , le chauffeur doit éviter la rue .

Les HLM de banlieue n’ont rien à voir avec la majorité des HLM parisiens. Ceux qui y habitent n’ont pas d’autres choix. Mettre des familles à la rue , sans possibilité de relogement à bas prix, pour masquer vertueusement l’impossibilité gouvernementale de se sortir de l’imbroglio du problème du cannabis ne résout rien en plus , sauf renforcer le désespoir de familles qui n’oint aucun repères à quoi s’accrocher.

A force d’avoir toléré le trafic comme variable d’ajustement économique des banlieues, et, par conséquence, avoir laissé les mafias prendre le contrôle de la situation, à force de se désintéresser des inégalités sociales, à force de laisser en friche une scolarité inadaptée, à force de désindustrialisation irresponsable, et on hésite à conclure par à force de manque coupable de réflexion sociale prospective quand on dirige un pays , les dirigeants actuels sont simplement incapables de gérer la situation dont ils ont héritée, on en arrive à ce type de scandale qui solutionne absolument en rien le problème.

C’est de la simple fuite en avant . La peur de l’expulsion n’arrêtera pas les trafics.
Vider les camps de Rroms ne fait que les faire changer d’endroits et faire empirer une situation déjà précaire. Chasser les prostituées de quartiers à peu près convenables ne diminuent pas les clients mais augmente l’insécurité et les déplorables conditions sanitaires de leur travail.
Mettre à la rue des familles dont les conditions de vie étaient déjà fragilisées n’est pas une victoire, comme le prétendait Stéphane Peu l’adjoint de Saint Denis en juin dernier , dans le même moment où il recevait la Légion d’Honneur.
Ce n’est que la manifestation de l’incapacité condamnable à prendre le temps de gérer les problèmes sociaux qu’engendre une politique stigmatisant systématiquement la France d’en bas chère à Raffarin.

Et il est presque révoltant que les valeurs de gauche soient bafouées par ceux qui s’en réclament par ailleurs.

Voir en ligne : Pour lire l’article original sur le site de Libération

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