Hommages à Francis Caballero
De ce que nous dit la Conférence des avocats au Barreau de Paris à propos de
Francis CABALLERO
Promotion 1969
À propos de CABALLERO (Francis), né le 5 août 1940 à Sofia (Bulgarie), décédé le 2 décembre 2024, à Neuilly-sur-Seine.
Docteur en droit, – L.L.M. (Harvard, 1971), – deuxième secrétaire de la Conférence des avocats à la Cour de cassation (1974), – avocat à la Cour d’appel de Paris (1967), – professeur agrégé à la Faculté de droit de Paris X, – auteur de : Droit de la drogue (Dalloz), – prix d’improvisation du Bâtonnier Poignard, Édouard Foy, – discours de rentrée : L’affaire Sacco-Vanzetti.
Chères toutes et tous,
C’est avec tristesse que nous vous informons du décès de Francis Caballero, survenu à l’âge de 85 ans.
Francis a marqué de nombreuses vies à travers ses engagements, son travail et ses combats.
Pour celles et ceux qui souhaitent lui rendre hommage,
une cérémonie est organisée ce lundi 9 décembre à 14h au Mont-Valérien.
Plusieurs de ses proches prendront la parole pour honorer sa mémoire.
Francis Caballero, un bon vivant jovial nous fait une mauvaise blague
Par Farid Ghehiouèche - Porte-parole de Cannabis Sans Frontières ; éditeur du livre “Legalize it !” (Esprit Frappeur, 2012)
Me Francis Caballero, l’avocat à la voix tonitruante et aux formulations qui font mouche est décédé ce lundi 2 décembre 2024. C’est une étoile pour la défense de nos libertés qui s’éteint dans le ciel noir de la prohibition.
Antiprohibitionniste notoire, il a toujours été du combat pour la légalisation, car comme le rappelle l’un de ses amis dans un texte hommage que nous publions ci-dessous, “c’était la légalisation du cannabis ou rien”.
Cependant, il était aussi des combats pour les libertés, du combat pour donner des droits aux personnes en situation de vulnérabilité, pour changer de rapport à la problématique des travailleurs du sexe mais aussi contre les conséquences du tabagisme. Un combattant qui portrait haut l’ambition des libertés individuelles dans le monde prohibitionniste et l’univers de la répression.
En bon professeur de Droit, il avait aussi marqué les esprits par ses leçons à quiconque tentait de le persuader qu’il fallait être plus conciliant.
Comme beaucoup de personnes de ma génération, c’est sur les plateaux de télévision que j’ai appris à le connaître, tellement il pouvait détonner dans le paysage audiovisuel français. Fondateur de cette association au début des années 90, il était un porte-parole du Mouvement de la Légalisation Contrôlée (MLC) plutôt efficace pour faire entendre la voix de millions de personnes adultes consommant du cannabis. Ce qui le rendait fier et incontournable, c’était la publication du “Droit de la Drogue” chez Dalloz, puis 20 ans plus tard du “Droit du Sexe”.
Je l’ai connu et rencontré il y a une vingtaine d’années, avec l’ENCOD, lorsque nous avions en 2003-2004 organisé des auditions publiques au Parlement européen à Bruxelles.
Puis à la suite de la campagne électorale menée par Cannabis Sans Frontières en 2009, quand à l’issue d’une réunion publique nous avions décidé de coopérer sur une idée simple qu’il avait : préparer l’alternance à Nicolas Sarkozy en s’assurant que tous les candidats pour la présidence de la République devraient se soumettre à un questionnaire pour qu’ils démontrent leur capacité à mettre à l’ordre du jour la réforme de la politique drogues, en passant d’abord par celle de la loi du 31 décembre 1970.
Ce faisant, au bout de quelques mois, il avait fini par écrire un livre dont il voulait qu’il devienne le livre de chevet de quiconque voudrait s’engager en faveur de la légalisation du cannabis.
Dans la foulée des recommandations du groupe de travail emmené par l’ancien ministre de l’Intérieur, Danie Vaillant en vue de fournir au candidat du Parti Socialiste, Francis Caballlero voulait renforcer cet argumentaire par la sortie de “Legalize It”, c’est ainsi qu’en moins que quelques semaines je devais assurer la relecture, lui proposer quelques corrections, assurer la maquette des épreuves avec une couverture et un titre pour lesquels il avait une idée très précise. Si possible les mots “Legalize It” avec plein de feuilles de cannabis à l’intérieur…
En Janvier 2012, le livre était imprimé et dans un effort pour le populariser Francis tenta autant que possible de convaincre touTEs les candidatEs en lice de le lire. Je me rappelle bien de cette séquence d’envoi à la presse de cet “Esprit Frappeur” au format unique.
Dans un ultime effort militant, en 2018, il avait rejoint avec le M.L.C. le Collectif pour une Nouvelle Politique Drogues” (CNPD), formé après l’élection d’Emmanuel Macron, pour dénoncer le projet de création d’une Amende Forfaitaire Délictuelle (AFP) comme une forme de surpénalisation des consommateurs de stupéfiants.
Sa disparition à l’âge de 85 ans est aussi une libération. Son esprit continuera longtemps de nous éclairer. Pour toujours dans nos coeurs, pour toujours dans nos souvenirs.
Mon post sur X-Twitter
Une belle image en hommage à Francis Caballero, un génial professeur de droit, grand avocat et président du Mouvement pour la légalisation controlée du cannabis. Une étoile qui nous éclairait dans la noiceur du ciel prohibionnniste... Pour la défense de nos libertés. RIP Francis
Hommage par Bertrand Lebeau Leibovici
CherEs amiEs,
La nouvelle de la mort de Francis Caballero me peine beaucoup. Anne Coppel et moi étions tous deux membres fondateurs (avec bien d’autres souvent avocats) du Mouvement pour une Légalisation Contrôlée (MLC) créé début 93 (de mémoire) par Francis. De plus, il avait été mon avocat lorsque Gabriel Nahas nous à avait intenté à Michka et moi (j’étais alors à Médecins du Monde) ainsi qu’à Michel Sitbon, directeur de la publication, un procès en diffamation qui eut lieu en 1996 et qui devint un procès contre la diabolisation du cannabis. Je l’ai vu pour la dernière fois à l’occasion d’une visite à Paris de Ethan Nadelmann il y a quelques mois.
J’ai toujours été hostile à sa position : la légalisation sinon rien ! car je pensais (et pense tjrs) que la bataille pour la décriminalisation de l’usage est légitime. Mais j’aimais bien le bonhomme et reconnais sa stature intellectuelle : son "Droit de la drogue" première puis deuxième édition avec Yann Bisiou est un incontournable. A la fin de la préface qu’il consacra à la publication en français de "Notre droit aux drogues" de Thomas Szasz (Les éditions du Lézard, 1994), il écrivait à propos de Szasz : "(...) il aura réussi le rêve de tout intellectuel qui se respecte : rendre le monde moins stupide après son passage qu’avant." Francis Caballero, lui aussi, aura réussi ce rêve. Je salue, avec émotion, la mémoire de l’homme pour qui j’avais une vraie tendresse, de l’intellectuel et du militant.
Bertrand Lebeau Leibovici
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Hommage Francis Caballero, par NORML sur X-Twitter
Encore un grand Monsieur anti-prohibitionniste qui nous quitte sans avoir pu apprécier une France où le cannabis serait légal.
Dès les 90’s, Francis Caballero défendait ardemment cette idée avec le #MLC, Mouvement pour la Légalisation Contrôlée.
À jamais dans nos coeurs
Par Yann Bisiou
Par NORML 420
Deux hommes dans l’ombre à contre-courant pour les libertés
La maison du chanvre - Hommage à Francis Cabellero
Par lui-même sur X