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Le cannabis à l’honneur au Parlement européen de Strasbourg

En France, la loi stipule qu’il est interdit de présenter un stupéfiant sous un jour favorable et que les contrevenants s’exposent à une peine de cinq ans de prison et de soixante quinze mille euro d’amende (article L3421-4 du Code de la santé publique). Cette chape de plomb qui pèse depuis de nombreuses années sur le cannabis thérapeutique est sur le point de littéralement voler en éclat !

En effet le 19 octobre prochain se tiendra dans l’enceinte du parlement européen de Strasbourg la première conférence scientifique sur les propriétés du cannabis en médecine intitulée par ses organisateurs :

Avancées pharmacologiques et utilisations thérapeutiques des Cannabinoïdes en médecine.

Les organisateurs de cette conférence ( Action Sida Ville, I CARE et l’UFCM. ) donneront successivement la parole aux experts et aux intervenants suivants :

- Docteur Marko Van de Velde du ministère de la santé des Pays Bas ( pays européen qui le le premier a réintroduit le cannabis dans la pharmacopée officielle ) exposera les 10 ans d’expérience hollandaise en matière de cannabis thérapeutique

- Bernard Buchet du CNRS détaillera l’action des cannabinoïdes sur la douleur

- Dr Millet de l’Institut de chimie pharmaceutique et Albert Lespagnol de Université de Lille aborderont les propriétés anti-inflammatoires des Cannabinoïdes dans les maladies inflammatoires de l’intestin.

- Dr Claude Vaney, spécialiste de la sclérose en plaques, venu de Suisse, expliquera l’utilisation du cannabis dans le traitement des maladies neurologiques en particulier celles de la sclérose en plaques.

- Tjalling Erkelens, horticulteur sous licence du ministère de la santé néerlandaise, directeur de Bedrocan B.V exposera les modes de production standardisée de cannabis médical et les quatres variétés de cannabis distribuées dans les pharmacies néerlandaises et européennes (Bedrocan Flos, Bedrobinol, Bediol et Bedica).

- La société allemande Storz & Bickel Volcano présentera le premier appareil de soins pour l’administration de cannabinoïdes, certifié d’un agrément médical pour l’usage thérapeutique du cannabis médical.

- Des patients français apporteront également leur témoignage

- Bertrand Rambaud et Ludovic Brodusch co-organisateurs de l’événement et membres de l’UFCM tiendront un discours de clôture ou ils exposeront leurs objectifs concernant le cannabis médicale en France.

Certes la tenue de cette conférence dans un lieu aussi symbolique ne signifie pas le retour dans un jour prochain du cannabis dans le Vidal comme c’était encore le cas au début des années cinquante. Toutefois elle représente un grand espoir pour nos concitoyens en souffrance qui ont pour le moment comme seule solution de se mettre hors la loi pour se procurer ce qui est considéré comme un médicament chez un grand nombre de nos voisins européens.

COMMENTAIRES DE CANNABIS SANS FRONTIERES

Repris sur Agoravox, mais aussi disponible sur le site des Inrocks, et maintenant sur le site de CSF, un tel rassemblement mérite tout notre soutien et attention.

Cependant, le titre de cet article "le cannabis à l’honneur" est une douce hypocrisie mensongère, à l’instar de la politique de prohibition voulant tout mélanger en apparence pour mieux diviser en réalité !

Qu’en pensent les promoteurs de cet événement ? Est-ce le cannabis et les cannabinoïdes, OU plutôt les usagers et l’usage thérapeutique du cannabis qui seront à l’honneur ?

La précision ici mérite d’être soulignée, car d’expérience, les organisateurs ont toujours été réfractaires à l’idée de travailler en coopération ou simplement avec d’autres groupes "antiprohibitionnistes" comme le collectif Cannabis Sans Frontières, sous un seul prétexte que l’on résumera de la sorte : "nous sommes dans l’urgence, nous sommes des personnes malades, nous voulons un accès légal au cannabis thérapeutique, nous ne voulons pas être dans un combat plus large... Nous ne défendons pas la liberté d’usage, de culture, et ne luttons pas contre les conséquences de la prohibition au niveau policier, judiciaire ou carcéral..."

Quand on s’échine à différencier l’utilisation thérapeutique de tous les autres bénéfices que l’humanité peut retirer de l’usage d’une plante, il est légitime de se demander si tant d’efforts ne sont pas uniquement consacrés au plus grand bénéfice des laboratoires pharmaceutiques.

Surtout que ces "organisateurs", s’ils sont vraiment de bonne foi dans leur volonté de réhabiliter l’usage médicinal du cannabis devraient commencer par chercher (plus sérieusement) et trouver (réellement) les raisons, les arguments, les thèses qui ont conduits à la classification comme "stupéfiants", au tableau 1 et 4 des substances "présentant peu ou pas d’intérêts pharmacologiques et un fort potentiel d’abus" ? C’est à dire de ne réserver l’utilisation du cannabis qu’aux aspects thérapeutiques, pour peu qu’on en prouverait l’utilité (puisque depuis 1961, il s’agit d’une substance "vénéneuse").

S’ils étaient vraiment sérieux dans leur démarche, ils sauraient que seuls les laboratoires pharmaceutiques et leurs experts aux ordres peuvent en toute légalité travailler et proposer de nouvelles formes médicamenteuses à base de cannabis naturel ou même synthétique...

Ya basta, les tartuffes ! Ce combat pour le cannabis médical est aussi important que celui contre la prohibition ou pour la liberté, il n’est pas plus urgent : tous sont liés à l’origine !

Comme nous l’écrivions dans nos lettres ouvertes aux membres du précédent gouvernement, ainsi qu’aux parlementaires, nous considérons toujours qu’il s’agit de "non-assistance à personne en danger", voire de "la mise en danger d’autrui" par empoisonnement (puisque la qualité ne peut être garantie) que de maintenir les personnes qui disposent d’une prescription pour du cannabis médical dans une forme de dépendance aux risques du marché illicite.

Voir en ligne : Pour lire l’article original et quelqu’uns des commentaires très intéressants sur le site AgoraVox

1 COMMENTAIRE

  1. giu

    et si on remettait tout simplement cette "consultation" dans le cadre de la révision de la convention européenne sur les drogues ...... normal que l’ assoc contactée veule se faire un peu mousser... il n’empêche que l’ordre du jour me rappelle un peu ce qui déjà avait été dit il y a deux ans environ, mais pas au parlement européen !! rien de très neuf dans l’approche, donc, désolée pour les "organisateurs" ...
    mais il n’empêche que je suis contente pour l’UFCM .... j’espère simplement qu’ils sauront se faire entendre comme il convient, ni plus ni moins ... on verra .... mais je ne croispas trop malheureusement à ce que tout vole en éclat par magie , en plus il y a bien trop de dogmatisme auto satisfait à l’UFCM ...
    il est à remarquer aussi que les seuls témoignages seront à ce que j’en sais pour l’instant, ceux de personnes ayant justement échappé à une condamnation .... et c’est quand même un peu regrettable, parce que cela n’est pas le reflet de la réalité réelle et des complications, même thérapeutiques que cela peut entraîner ....

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