Mardi 12 janvier 2010, le vote historique d’une commission pour la santé et sécurité publique de la Californie a continué le processus (irréversible) de la légalisation du cannabis dans cet état. Le saviez-vous ?
Mi-décembre 2009, la République Tchèque a dépénalisé l’usage de la quasi totalité des stupéfiants. Ce pays sera sans doute le premier état à légaliser dans l’espace européen, le saviez-vous ?
A moins que ce ne soit le Portugal, ou peut-être la Grèce, qui comme l’état de Californie appréciera sans doute d’abord les arguments financiers, plutôt que ceux invoquant la violation des libertés individuelles, pour entamer un processus de réforme radicale de la politique en matière de drogues.
Le vent de la légalisation se lève. Il était temps.
En 1982, alors qu’elle visitait une école primaire à Oakland en Californie, la First Lady Nancy Reagan prononça ces mots : "Just say NO", en réponse à la question : "que faites-vous si on vous propose de la drogue ?"
Cette phrase devint le titre d’une campagne internationale qui ne prônait pas autre chose que l’abstinence totale : il fallait que chaque adolescent s’engage à signer le "pacte" : "je dis NON à la drogue". On peut en mesurer l’impact aujourd’hui !
En 1985, à la tribune des Nations Unies, Nancy Reagan dénonça "l’abus de drogue". Où en sommes-nous 25 ans plus tard ? N’est-il pas temps de dire "Just say Know" [1] ?
L’administration Clinton aura été le fer de lance de la politique onusienne adoptée en 1998, qui visait à l’éradication totale des cultures illicites et à la réduction de la consommation en moins de 10 ans.
Où en sommes-nous 12 ans plus tard ? N’est-il pas temps de dire "Just say now" [2] ?
En 2008, bien que les objectifs de la stratégie « Un monde sans drogue, nous pouvons y arriver » n’aient pas été atteints, l’ONU s’est offert une période de réflexion ; les mêmes velléités ont perduré en 2009.
Contrairement à l’idée qu’exprime le Courrier international, il est faux de considérer que "la CND ait reconnu l’échec de sa stratégie purement répressive et ait décidé de réorienter la lutte contre les drogues vers le traitement et la réinsertion des toxicomanes".
L’Allemagne, avec l’appui de 26 autres pays, a prononcé une déclaration interprétative pour clairement signaler que les mots "réduction des risques" n’apparaissaient pas dans la déclaration finale et qu’il fallait cesser les faux-semblants pour véritablement s’attaquer aux problèmes... Souhaitons qu’en 2010 l’administration Obama change de discours officiel en tournant le dos à la prohibition.
Aujourd’hui l’OICS (Office International de Contrôle Stupéfiants), dans son rapport annuel, estime que plusieurs états d’Amérique latine ne s’investissent plus autant dans la lutte anti drogues.
Il reste le refrain habituel, il faut traiter le fléau maléfique de la consommation de "La drogue"... car les malades sont des drogués et les drogués sont des malades.
Pourtant, aux USA, la poussée des votes en faveur d’une légalisation est incontestable.
En 2008, le sportif le plus titré en médailles olympiques, revenant d’une série impressionnante de victoires dans les bassins de natation chinois, était surpris quelques mois plus tard la bouche sur un "bong", inspirant de la marijuana à grands poumons.
Comment le plus grand sportif de tous les temps, né en 1985, 29 records mondiaux en poche, pouvait-il se détendre ainsi en bonne compagnie dans une soirée amicale... mais peut-être se dopait-il pour assurer ses prochaines victoires ? C’est en tout cas pour cette raison qu’il a été suspendu pendant trois mois par sa fédération sportive.
Face cet « écart de conduite », Kellogg’s a renoncé au renouvellement du contrat de son icône publicitaire, une décision qui a déclenché de fortes campagnes de boycott redoublant la vigueur du débat en faveur de la légalisation du cannabis.
Les Etats-Unis d’Amérique sont bel et bien en train de changer... Même un état jugé plutôt comme réactionnaire, le Colorado, a changé.
La France dans un trou noir.
Lors de cette année 2009, plusieurs signes importants auront marqué la politique des drogues à l’étranger. En France, l’impression de stagnation engluée engage à croire que l’on vit sur une autre planète.
En Amérique Latine, où le Mexique et l’Argentine légalisent la possession de petites quantités de stupéfiants, sont adoptées des mesures de liberté. Trois anciens présidents ont affirmé qu’ils soutenaient ce changement de politique. Ils estiment que la dépénalisation de l’usage produirait moins d’effets négatifs que les mesures prohibitionnistes qui ont démontré leurs coûts importants, autant humain que financier.
Le parlement de la Jamaïque étudie lui aussi les voies de la réforme pour encadrer la production et la consommation, en lorgnant sur le juteux marché en devenir des Etats-Unis. Ce sont une fois de plus les arguments économiques et financiers qui l’emportent, plus que la santé et la paix sociale.
En Mars 2009, la Commission européenne a rendu public le rapport commissionné au Professeur Reuter et à l’Institut Trimbos pour étudier l’impact des politiques anti-drogues dans le monde de 1998 à 2007 ; lors d’une audience publique dans le parlement européen organisée le 23 février 2010, le chef de l’unité de coordination "drogues" de la commission européenne a clairement reconnu "que les efforts en matière de répression ne marchent pas."
Quand cesserons-nous de prendre les conséquences pour des causes ?
Une chose est sûre, la réduction des risques, corollaire d’ une politique de tolérance envers les usagers de produits illicites, est paralysée.
Pendant ce temps, les récentes publications scientifiques démontrent à quel point la médecine de demain sera en partie issue des recherches qui, ignorant le présupposé prohibitionniste, démontrent à l’inverse toutes les potentialités des plantes thérapeutiques... Y compris pour relever le défi des soins de nouvelles pandémies modernes (cancer, obésité, allergies, affections mentales, Alzheimer,..).
Nous sommes curieux de savoir ce qu’en pense le bon Docteur Kouchner, signataire de "l’Appel du 18 joint" en 1976.
Ce tableau est inspiré du rapport Roques
Un brouillon de cet article a malencontreusement été posté sur plusieurs sites et sans doute transmis sur des listes de diffusion.
Ce texte est la version définitive, à diffuser sans modération.
Il y a des erreurs dans le tableau : exemple, il n’existe à ce jour aucun produit de substitution à la cocaïne. Peut être du au faites qu’il n’y a pas de dépendance physique à cette drogue, mais une dépendance psychique très importante.