Cannabis Sans Frontières

Hier, on me demande de préciser : "Cannabis d’accord, mais c’est quoi ton programme ?".

Pour ce qui concerne la politique en matière de drogues, et le cannabis en particulier, si je devais préciser un programme, il tient en une ligne : la légalisation pour mieux réguler la production, la distribution et la consommation... des psychotropes.

Ce qui ne veut pas dire, comme c’est le cas aujourd’hui, des drogues en vente libre partout pour tous. Au contraire, la légalisation permet d’encadrer et de réguler plus précisément le marché, tandis que le régime actuel de prohibition renforce la criminalité (dont la répression se fait au faciès, comme si la garde à vue pour I.L.S. était réservée aux jeunes, précaires et issus des quartiers en difficulté) et nuit gravement à la santé publique.

D’une part, il ne faut pas chercher de programme électoral puisqu’avec l’élection présidentielle avant les législatives, les programmes se réduisent à la formule : "Faut-il une majorité absolue ou relative au parti du président de la République ?"

Je l’écris ici et je le dis partout, localement le député sortant qui distribue une plaquette d’information sur les "propositions concrètes" pour "améliorer vos transports" se moque du monde...
Il faut arrêter de prendre les gens pour ce qu’ils ne sont pas, M. Dupont-Aignan, la politique de développement des transports n’est pas une affaire du ressort du législateur... Tout juste du ressort de la politique des transports, et donc du ministère idoine de l’exécutif gouvernemental que vous devez contrôler.

Le député élu peut toujours faire des recommandations, proposer des concertations, apporter des idées nouvelles notamment celles des doléances citoyennes, mais il est faux de faire croire qu’un député aura les moyens d’imposer à la SNCF ou à une compagnie privée de transports, le doublement des cadences ou un arrêt à tel endroit, qu’il supprimera les bouchons autoroutiers et qu’il fera tourner les bus le dimanche...

D’ailleurs Monsieur Dupont-Aignan-qui-cumulez-votre-mandat-depuis-si-longtemps, un exemple parmi tant d’autres, mais dîtes-moi "l’avez-vous obtenu cette ligne de bus ou ce tramway qui pourraient joindre deux gares de la circonscription, à savoir Montgeron et Vigneux-sur-Seine, ce qui désenclaverait les deux cités de la Prairie de l’Oly et de la Croix Blanche sur le parcours et permettrait à ses habitants de se déplacer plus facilement ?"

Concrètement, mon programme, c’est le vôtre, celui des électeurs et des électrices, mais pas seulement celui des habitants de la 8ème circonscription de l’Essonne, parce qu’un député de la nation est élu pour représenter l’ensemble de tous les citoyens, sur tout le territoire... et donc si j’étais élu député, je serai aussi bien à l’écoute d’un habitant de Bretagne que d’une résidente montgeronnaise.

Mon programme politique, c’est d’être un député de la nation qui contrôle l’exécutif, qui contrôle la politique gouvernementale, et qui fera des propositions de loi selon les doléances recueillies ou de l’urgence sociale/sociétale.

Mon programme électoral dans le cadre des élections législatives pourrait se résumer à "être à l’écoute de vos revendications -de tous les citoyens et pas seulement de ceux qui ont le droit de vote- et agir pour que votre quotidien change vraiment". Mon projet serait d’amener la démocratie en temps réel dans l’hémicycle...

Mon programme, c’est de vous représenter et d’assurer la diversité : "Y-a-t-il des moins de 50 ans, issus des quartiers populaires, sans emploi et métisses à l’Assemblée Nationale ?"

Mon programme, je veux bien qu’il se résume dans les médias à "la légalisation du cannabis" car sur ce terrain, depuis 1970 combien de députés ont remis en cause pour la reformer cette loi inique et inepte ? N’est-ce pas déjà un programme lourd et chargé de sens, que de proposer de sortir de la prohibition bête et méchante ?

Combien de candidats aux élections législatives sont capables d’en affirmer autant sur cette question ?
C’est sûr qu’avec des affiches où le portrait l’emporte sur les "propositions politiques", qui se résument à un slogan comme "agir pour vous" ou "donner une majorité au président" !... On sait d’avance que l’offre politique est limitée.

Alors on peut toujours me demander "quel est ton programme ?", à moi qu’on considère comme un "petit candidat", alors que j’affiche des convictions partout -sur le site internet par exemple- et qu’on me demande en plus à chaque geste si j’ai bien le droit de le faire... comme si pour exprimer des mots et des idées, il fallait une autorisation légale de le faire, comme si nous ne vivions plus vraiment en démocratie.

Mon programme, c’est d’affirmer "N’ayez pas peur de la politique, embrassez la..."

A bientôt, FARId