En débarquant à 19h30 sur le Parvis de Notre Dame de Paris, j’étais surpris par l’absence de dispositifs policiers similaires à ceux qui se sont déployés, depuis l’arrivée des marcheurs samedi dernier Place de la Bastille.
Je croise Polo qui attend un copain "Insurgé".
Je contacte François pour savoir s’ils arriveront bientôt. Il me répond qu’ils sont coincés par des CRS, rue Vivienne, à deux pas de l’AFP qui refuse de diffuser un communiqué.
Nous partons à pied, sur la route on se dit qu’on arrivera sans doute après la bataille en recevant ce SMS de François : "Les Indignés, Tous place de la Bourse. La police est violente ! Même vis-à-vis des passants ! Ils embarquent !"
Sur place, une demie heure après, nous découvrons une assemblée pacifiquement rassemblée, un tantinet tendue, qui vient de décider de créer des groupes actions pour aller "aux nouvelles" dans les différents commissariats du 18ème et 19ème arrondissements.
J’apprends qu’ils seraient plus de 50 personnes, raflées. Principalement, des marcheurs espagnols et italiens, mais aussi toulousains et parisiens, voire même des gens de passage solidaires tout au plus...
Que faut-il en déduire ?
La contestation non violente, les idées en mouvement, la marche des indigné-e-s, tout cela et bien plus encore représenterait une menace pour la sécurité intérieure. On est au Sarkoland ou pas ? C’est ce qu’aurait répondu Guéant à son homologue espagnol demandant des comptes à propos de violences policières.
Donc rebelote aujourd’hui comme hier, coup de pression, coup de bambou, dispersion forcée puis volontaire, la manoeuvre est sans fioriture les chants d’indignation sont indésirables dans les rues de Paris. En gros, en l’espace d’une demie-heure le nombre de participants a été diminué par deux, puis à nouveau par deux... sur la Place de la Bourse, face à l’AFP jouxtant l’A.M.F., et du Nouvel Obs. Nous ne sommes plus qu’une bonne centaine.
Heureusement, une soupe bien chaude vient d’arriver, des fruits, du pain. Nouvel objet de la discussion : Que faire ce soir ? Rester sur place, se remettre en mouvement, passer à l’action-occupation, ... Tour de paroles, entrecoupés de messages témoignages de solidarité depuis Madrid, Santiago du Chili, Barcelone, tous condamnant l’action des pouvoirs publics français. Demain comme hier, ils organiseront un groupe action pour aller protester auprès de la représentation française de leurs capitales. La Marche des Indigné-e-s, c’est la face visible de la révolution mondiale, même si en France on voudrait que le mouvement reste invisible et qu’il se résigne, elle existe, elle marche, elle avance, elle vit... Mais rien dans la précipitation, parce que ça tue l’action.
Finalement, vote au consensus pour fixer cette place comme point de ralliement.
Des nouvelles arrivent : les filles détenues à la P.S.T seraient bientôt libérées (à ne pas confondre avec la DST qui s’appelle désormais DCRI depuis la fusion avec les RG) rue de l’évangile dans le 18ème. Certains sont regroupés dans le commissariat de la rue de Clignancourt.
Toujours muette, l’A.F.P. complice du pouvoir ne veut pas relater l’évènement...
Voir en ligne : http://farid2012.org/spip.php?article24