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Addor, Nantermod, Bourgeois... députés valaisans : irez-vous cracher sur la tombe de Bernard Rappaz ?

Addor, Nantermod, Bourgeois... députés valaisans : irez-vous cracher sur la tombe de Bernard Rappaz ?

De grâce, ne lui laissez pas commettre l’irréparable ! Trouvera-t-on dans ce pays une seule personne intelligente pour mettre fin à ce cirque morbide ?

Précision : Je ne défends pas du tout la cause de M. Bernard Rappaz qui se bat pour dépénaliser la consommation et la vente du cannabis car je pense qu’avec les taux actuels de THC présents dans le cannabis, cette plante est devenue une drogue dure. De plus, l’impact négatif sur la santé physique et psychique d’une forte concentration de THC est indéniable et prouvé par la littérature scientifique.

Cela étant écrit, je trouve que l’acharnement d’une certaine classe politique valaisanne contre Bernard Rappaz est indécent et profondément injuste.

Comment des députés dont Messieurs Bourgeois, Addor, Nantermod peuvent tirer sur un homme déjà à terre, broyé par la machine politico-judiciaire valaisanne. Bernard Rappaz ne demande rien d’autre que la discussion et la prise en compte que du fait que le principe de bonne foi a été violé (voir l’arrêt du TF ci-dessous). Il ne faut pas oublier que Bernard Rappaz était avant tout un agriculteur et un homme d’affaires qui a pensé pouvoir profiter de la probable libéralisation du cannabis. Est-ce un crime si affreux que l’on s’acharne à ce point-là contre cette homme ?

Pourquoi l’establishment valaisan ne veut-il pas dialoguer avec Bernard Rappaz ? Par peur que son cas ne crée un précédent ou un appel d’air pour d’autres condamnés. Cet argument ne tient pas au vu du nombre de personnes qui font une grève de la faim de plus de 80 jours. Mais que dira l’opinion publique quand Bernard Rappaz sera mort sur son lit d’hôpital à Genève ? Les politiques et l’establishment valaisans auront cette mort sur la conscience. De grâce, envoyez une délégation du Grand Conseil pour dialoguer avec Bernard Rappaz. Ne lui laissez pas commettre l’irréparable !

En Valais, l’adage populaire affirme qu’il faut enfoncer les échalas qui dépassent. Dans notre beau canton, on n’aime pas les rebelles et les gens qui remettent un peu trop en question l’ordre établi. Mais quel est donc cet ordre établi pour lequel M. Nantermod s’est aussi tellement battu sur le plateau d’Infrarouge ?

Le paradoxe valaisan

L’ordre établi est celui que le PDC (surtout la frange noire) et quelques potentats ont instauré en verrouillant le pouvoir tant politique que judiciaire ou même économique. Et ceux qui s’opposent à cet ordre, établi arbitrairement, sont détruits socialement. En effet, il est étonnant que dans un canton où l’on frappe volontiers les gens qui font trop de vagues (cf. le cas de l’ancien secrétaire du WWF Valais dont on n’a jamais retrouvé les agresseurs), il émerge toujours des roitelets qui dictent leur loi. En effet, il apparaît à intervalle régulier des hommes prétendument forts que je ne citerai pas et qui passent pour les grands défenseurs du Valais contre les méchants fonctionnaires bernois ou les ennemis du Valais.

Je pense que les députés devraient bien réfléchir à ce paradoxe et juger en leur âme et conscience si l’inflexibilité de la loi peut être mise dans la balance de la vie d’un être humain. Car la loi, n’est en définitive que le reflet de la volonté d’une société, à un moment donné. Voulons-nous encore d’une société valaisanne féodale où le pouvoir est verrouillé par quelques potentats au détriment de l’ouverture et du développement ?

Voici un extrait de l’arrêt du Tribunal fédéral du 26 août 2010 qui peut être téléchargé sur le site, à chacun de se faire son avis ! http://www.bger.ch/fr/index/juridiction/jurisdiction-inherit-template/jurisdiction-recht/jurisdiction-recht-urteile2000.htm

« Bernard Rappaz recourt au Tribunal fédéral contre ce dernier arrêt (du Tribunal cantonal qui refuse d’interrompre une nouvelle fois sa peine), dont il demande principalement la réforme en ce sens que l’exécution de sa peine soit interrompue jusqu’à droit connu sur le recours en grâce dont il a saisi le Grand Conseil du canton du Valais ou, à tout le moins, jusqu’à ce que son état de santé permette sa réincarcération. À titre subsidiaire, il conclut à l’annulation de l’arrêt attaqué et au renvoi de la cause à la cour cantonale, voire à l’autorité de première instance. Il invoque principalement une violation de l’art. 92 CP, subsidiairement du principe de la bonne foi ».

ATF, Arrêt du 26 août 2010, Cour de droit pénal

Voir en ligne : Philippe Lantermod : quelle légitimité ?

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