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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
L’APPEL DU 18 JOINT, TANT QU’IL LE FAUDRA !
Jusqu’ici très timide sur la question des drogues, Mme Christiane Taubira répondait prudemment aux questions posées par les lecteur(trice)s du Parisien-Aujourd’hui, le 23 mai dernier, dans les locaux de son ministère.
Prudemment car au sujet du chanvre récréatif, la Ministre de la Justice a déclaré ne pas être en capacité de dire s’il faut légaliser, tout en expliquant que seul un cadre légal fait disparaitre le trafic. Ajoutant tout de même qu’avec autant de consommateur(trice)s, il devenait impossible de « se cacher sous le sable ».
Et de s’interroger sur l’incapacité de notre société à pouvoir en débattre sérieusement. L’explication est pourtant simple. La législation française est la seule à notre connaissance en Europe, à être doté d’un article tel que le L.3421-4 (ex-L.630) punissant la « présentation sous un jour favorable » de LA drogue. Sans qu’il y ait vraiment besoin d’y avoir recours, cet article laisse planer au-dessus de nos têtes la menace de se voir ainsi poursuivi pour prosélytisme si l’on dévie du dogme officiel.
La plupart des rédactions des médias l’a si bien intégré qu’il devient impossible aux associations d’usagers, de s’exprimer librement, le dernier mot étant généralement donné aux discours les plus anxiogènes, le plus souvent mensongers à l’encontre du cannabis.
Le dernier exemple en date concerne le fort taux de THC (delta-9-tétrahydrocannabinol) que contiendrait l’herbe actuellement disponible sur le marché noir et dans les placards des cannabiculteur(trice)s. Selon le discours dominant, il représenterait un véritable danger pour des consommateur(trice)s forcément jeunes et nécessairement inconscient(e)s.
Si la parole était libre, le CIRC pourrait alors répondre que ce taux ne rend pas le chanvre plus dangereux mais que s’il en accentue plus ou moins l’ivresse, les cannabinophiles expérimenté(e)s sont pour la plupart capables d’adapter leur consommation au produit dont ils/elles disposent. Il en est de même avec n’importe quelle substance. Boit-on par exemple une eau-de-vie comme l’on boit une bière ? Certainement pas.
Pour entamer ce débat que le CIRC appelle de ses vœux depuis deux décennies déjà, commençons donc par abolir cet article liberticide et ça, Mme la Ministre de la Justice, en a toute la capacité.
En attendant, de Figeac à Paris, en passant par Lyon et Tours, la Fédération des CIRCs donnent rendez-vous à tous les défenseurs des libertés à l’occasion de son traditionnel rassemblement pacifique, l’Appel du 18 Joint dont nous célèbrerons le 20e anniversaire cette année (info sur www.18joint.fr).
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