Deux sujets viennent d’occuper l’actualité, avec une intensité inouïe à la veille de la treve des confiseurs qui animeront sans doute de nombreuses conversations familiales.
Un véritable tremblement de terre !
D’abord le lancement par des entrepreneurs franco-tchèques de la KANAVAPE, une cigarette électronique au chanvre, doublée d’une réaction sans doute trop rapide et peu approfondie de la ministre de la Santé, indiquant qu’elle souhaitait étudier la poursuite des fabricants pour "incitation à l’usage du cannabis". De nombreuses réactions se sont fait entendre, comme celle du Dr Lowenstein.
Puis en fin de semaine, la Une du quotidien Le Monde affichait la couleur "L’étude choc pour la légalisation du cannabis" en ouvrant plus largement le débat.
Cependant, on relève quelques imperfections dans l’Editorial requisitoire pour une réforme de la politique en matière de cannabis en France, se concluant par cette injonction : "La légalisation du cannabis doit désormais être envisagée en France".
Car le comité éditorial confond plusieurs choses qui ont chacune leur importance en faisant un amalgame malencontreux, citant une commission imaginaire : "La Commission mondiale sur les drogues de l’ONU" :
La Commission Globale sur la Politique des Drogues est totalement indépendante de l’ONU et de quelques autres organisations internationales. Elle agit comme un regroupement de personnalités soucieuses d’apporter une expertise, libre et documentée, pour nourir les réflexions et l’action des décideurs politiques.
La Commission des stupéfiants (CND) et la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale (CCPCJ) sont les organes décisionnels, au sein du système des Nations Unies, chargés d’orienter l’action internationale en matière de lutte contre la drogue et le crime. Toutes deux sont des commissions fonctionnelles du Conseil économique et social (ECOSOC) et constituent les organes directeurs de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Leurs décisions et résolutions fournissent une orientation générale aux États membres, ainsi qu’à l’ONUDC dans leurs domaines respectifs.
Aussi, Laetitia Clavreul ose cette analyse un peu rude à supporter :"L’absence de volonté politique d’interroger l’échec de la repression vient sans doute également du fait qu’aucun groupe de pression digne de ce nom [elle oublie donc la campagne électorale "Yes Oui cannabis" de Cannabis Sans Frontières - Stop la prohibition]
ne s’est saisi du sujet. Que pèsent quelques malades aux douleurs refractaires et quelques hédonistes réclamant le droit de fumer leur joint ?" (sic)
De même la présentation sur BFM de l’étude Terra Nova, par son directeur Thierry Pech. Contrairement à la perception alarmiste et tronquée que le journaliste tente de véhiculer, il y a bien eu un déficit de prise en compte des aspirations issues de la société civile -en particulier d’ignorer l’expertise des usagers- lors des éléctions européennes en 2009 et en 2014
EN 2014, les médias ont-ils traité équitablement toutes les listes pour présenter leurs "programmes" ? Lors de la campagne de Cannabis Sans Frontières - Stop la prohibition du 2 mai au 25 mai 2014, peu de journalistes sauf au dernier moment sur LCI -le 12 mai, nous avions protestés auprès du Président du CSA, Olivier Schrameck, de chercheurs, d’instituts ont enquêtés pour entendre nos propositions comme celles du Manifeste européen d’ENCOD reprenant les recommandations du Parlement européen votées en 2004.
A propos des revendications / programme politique de Cannabis Sans Frontières - Stop la prohibition :
Au-delà, nos revendications politiques au niveau national sont axées sur deux thèmes : l’urgence médicale pour des centaines de milliers de personnes qui se soulagent au quotidien avec du cannabis ; et la lutte active contre les discriminations, en particulier à l’égard des usagers de drogues illicites qui subissent le harcèlement policier, engorgent les tribunaux et surchargent les prisons.
Concrètement, nous appelons en France à l’organisation d’un « Grenelle du cannabis pour la réforme de la loi du 31 décembre 1970 »
Concrètement, nous invitons les pouvoirs publics en France à adopter des mesures d’urgence pour permettre la culture du cannabis à des fins domestiques et notamment pour une utilisation thérapeutique.
Concrètement, nous demandons l’abrogation de l’article L.3421-4 (ex. L630) du Code la santé publique qui empêche tout débat rationnel et de mettre en oeuvre une politique de prévention efficace.
Concrètement, Cannabis Sans Frontières - Stop la prohibition s’engage au-delà de la réforme de la politique des drogues, sur des thématiques connexes comme la liberté de circulation, la liberté de réunion, la liberté de conscience.
En hommage aux luttes et victoires de Georges Apap, Cannabis Sans Frontières - Stop la prohibition reprend à son compte cette maxime :
« Les drogues ne sont pas interdites parce qu’elles sont dangereuses, elles sont dangereuses parce qu’elles sont interdites ».
EN 2009
TOUJOURS D’ACTUALITE, NOTRE PLATEFORME DE 12 PROPOSITIONS POUR SORTIR DE L’HYPOCRISIE EN FRANCE EN MATIÈRE DE DROGUES .
12 propositions pour sortir de l’hypocrisie en matière de drogues
1 : Légaliser le cannabis thérapeutique afin de permettre aux malades atteints de pathologies lourdes, sida, cancer, etc. de bénéficier de ses vertus médicinales, comme de nombreuses études le prouvent.
2 : Développer la recherche sur les plantes « à drogue » et leurs effets thérapeutiques.
3 : Dénoncer l’exploitation de la question des drogues à des fins de contrôle social le plus souvent discriminatoire, voire raciste.
4 : Autoriser la culture du cannabis à des fins personnelles.
5 : Faciliter la culture du chanvre agricole pour ses nombreuses applications : textile, papier, combustible, matériau de construction, nourriture, etc.
6 : Réglementer la culture du cannabis indica sur des surfaces inférieures à 30 ares afin d’éviter la monoculture.
7 : Légaliser la feuille de coca et développer le commerce de ses dérivés alimentaires, médicinaux et cosmétiques
8 : Organiser la distribution contrôlée d’héroïne et réfléchir sur une utilisation de l’opium dans le cadre d’une politique de réduction des risques
9 : Mettre un terme au scandale de la pénurie d’anesthésiques et d’analgésiques dans les pays pauvres. 80% de la morphine d’hôpital est consommée par une demi-douzaine de pays occidentaux
10 : Dépénaliser l’usage de toutes les drogues
11 : Amnistier les prisonniers « de la guerre aux drogues », ainsi que les victimes de la double peine. Abolir les peines planchers pour récidive
12 : Garantir la liberté d’expression et pour ce faire abroger l’article L 3421-4 (ex L 630 ) du code de la santé publique
le 9 peut se résumer ainsi : faire la paix en Afghanistan en leur offrant les moyens de transformer l’opium des cultures illicites... ce qui permettrait un développement économique profitant à toute la population.
En 2009, nous avions eu le droit à une brève AFP assassine qui brouilla les pistes. Avec 4 mots "Votez pour le cannabis", nous avions tenté de corriger le tir et remercions encore Sophie Parmentier pour son reportage diffusé sur France Info :
http://www.cannabissansfrontieres.org/IMG/mp3/CANNABISSANSFRONTIERES_FRANCEINFO.mp3