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petites et modestes réflexions

prélude à la réunions de Gex

Le chanvrier Bernard Rappaz n’est plus en grève de la faim. Il a fini par obtenir gain de cause et reprend des forces chez lui, entouré de son ami fidèle et de deux "gardiens" mandatés par les autorités valaisanes.
Son cas, propre à émouvoir, avait monopolisé toutes les énergies du noyau dur de CSF, et c’est très bien comme ça.

Mais par le fait même, il a été révélateur d’un fonctionnement affectif, légèrement désordonné, qui à la longue peut se révéler un peu stérile.
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- Tout aussi important , mais bien plus discret, il y a eu dans le même temps une rencontre avec la commission du PS qui est censée réfléchir sur une éventuelle légalisation des drogues, en particulier, parce que c’est le plus simple, sur le cannabis thérapeutique.

Or, aucun compte rendu n’a circulé. Ni même aucun texte préparatoire à cette réunion. Il ne s’agissait pas d’en faire une communication ronflante, bien évidemment, simplement de rappeler nos positions sur le site, d’analyser cette réunion, sans en faire un évènement, (en fait la commission fonctionne aussi un peu à l’affect !), d’évaluer ses conséquences et la possibilité de prolongement, etc. Et on peut regretter que cela ne se soit pas fait.

Par ailleurs, il serait sans doute intéressant de resituer clairement les objectifs de notre "mouvement". Nous sommes différents des autres groupements, collectifs, associations, etc, par deux points principaux : la qualité (nature) des sympathisants et le fait que nous soyons les seuls à envisager, un peu ingénument certes, un débouché électoral. Il serait temps, alors, d’insister sur l’incontournable notion politique, au sens profond du terme, de notre refus de la prohibition. Parce que la liberté de consommer est indissociable d’un changement de société. Ce ne peut pas être un épiphénomène isolé, à part peut-être, et encore, pour le thérapeutique, y compris les salles de shooting. Ce qui en pause les limites, puisqu’on cherche juste, de cette façon, à colmater.

Il ne s’agirait plus alors de se contenter d’égrener les progrès, à l’étranger, dans la lutte anti drogues, de vaguement évoquer les "sans papiers" ou de rappeler périodiquement les exactions françaises au Rwanda.
Si on veut véritablement investir le champ électoral (en faisant l’impasse sur les très importants à-côtés financiers que ne résoudra pas le "micro parti" dont tout le monde parle maintenant), il faut très nettement affiner notre discours. Il faut un regard, une analyse sur tout ce qui compose la société, il faut une réponse aux questionnements suscités, une réflexion profonde et productive. Quitte à s’apercevoir qu’elle rejoint sur beaucoup de points ce qui existe déjà. Mais ce n’est pas décourageant. on aura nos particularismes !!

Il serait bien que les rencontres de Gex permettent cet approfondissement qui devient nécessaire. Soit on reste une bande de copains qui ont plaisir à se retrouver autour de blog-video et qui parfois s’agitent un peu vainement et sympathiquement dans de l’évènementiel. ce qui est déjà pas si mal .Soit on envisage l’avenir de CSF avec un peu plus de volonté d’action émergente, comme certaines interventions peuvent le laisser présumer. Simplement, dans ce cas, les pieux désirs ne suffisent pas. L’histoire des européennes ne pourra pas se répéter. Il faudrait donc travailler réellement, différemment, sérieusement. Qu’un véritable manifeste étayé, solide, positif prenne la relève entrainant les plus motivés des spectateurs à devenir acteurs. C’est drôle qu’en écrivant ça on pense à MLK : "I have a dream" !!

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