Pendant près d’une décennie de 2002 à 2012, la télévision française a servi l’un des pires aspects de la politique de prohibition : le discours de propagande.
A la manière d’une entreprise aux visées pédagogiques, l’objectif affiché d’une information "sur le terrain" au contact de la réalité, a vite fait place aux reportages alarmistes. De manière vertigineuse, les documentaires de story-telling (raconteurs d’histoires) se sont succédés principalement sur deux chaînes : TF1 et M6.
On ne les compte plus, ces reportages "au coeur des zones de non-droit", "dans l’intimité des dealers", "embarqués en go-fast sur les routes du narco-trafic"... comme ce bijou "Dealers Vs Policiers" où le présentateur Charles Villeneuve nous confie que la caméra aura pu pénétrer dans "une sorte de ghetto, zone de non-droit", voire à "Bagad-city" si l’on suit le délire raciste de celui qui l’aura mis à disposition sur Youtube.
In mémoriam, c’est dans cette cité de Clichy-sous-Bois que plusieurs années après ce reportage, deux adolescents -Ziad et Bouna- poursuivis par des policiers périront brûlés dans un transformateur electrique.
Anecdote amusante qui a retenue notre attention pour cet article : dans sa présentation, Charles Villeneuve commet un lapsus tout à fait représentatif de la duplicité de la politique à l’égard du cannabis : "faut-il le "préscrire" ou le "proscrire" ?
Dans la bouche du présentateur, cela prend une autre tournure, puisque le cannabis est "à préscrire", alors qu’il reste un "véritable fléau social"...
Voir en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=cls...