Nouveaux Produits de Synthèse (NPS) : PTC, 3 MMC, Bloom, Néocannabinoïdes etc...
Tir-groupé sur les NPS
WARNING
ATTENTION
L’objet de cet article n’est pas de susciter une panique morale de plus [1] pour stigmatiser les personnes qui consomment des drogues, quelles qu’elles soient, licites ou illicites, dans la zone grise ou dans l’inconnu.
Il faut être averti, mieux informé, pour ne pas se laisser prendre par défaut quand on veut réduire les dommages et les risques liés aux pratiques et au dosage lors de la consommation de drogues.
Mieux informés grâce aux forums sur Internet :
https://psychonautwiki.org/
https://www.psychoactif.org/psychowiki/index.php?title=PsychoWIKI,_le_wiki_de_Psychoactif
https://psychonautwiki.org/
MaJ le 29/11/22
Dans une émission diffusée sur France Inter, la journaliste Anne Laure Barral signe un article documenté...
https://www.radiofrance.fr/franceinter/3-mmc-buddha-blues-tina-les-nouvelles-drogues-de-syntheses-gagnent-du-terrain-1271800
Comme l’association NORML France le faisait avec un article publié en 2020 sur son site pour inviter à la prudence, Libération (article et vidéo ci-dessous) et le Courrier International tentent d’alerter sur les évolutions du marché des drogues, en rapport avec l’apparition de nouvelles substances psychoactives, Nouveaux Produits de Synthèse (NPS).
Les NPS, ou Research Chemicals (RC) sont souvent présentées, à tort, comme des molécules de synthèse identiques à celles connues naturellement.
Mais ce n’est pas le cas, car ces formules moléculaires ne sont pas connues dans la nature et leur spécificité est qu’elles miment les effets des drogues en se fixant sur les récepteurs du cerveau lorsqu’elles sont consommées. Dans les faits, elles regroupent un éventail très hétérogène de substances qui imitent les effets de différents produits illicites (amphétamines, cocaïne, cannabis, opiacés, etc.). Leur composition, extrêmement variable, est source de complications somatiques, psychiatriques et cognitives.
Dans les faits, les NPS regroupent un éventail très hétérogène de substances qui imitent les effets de différents produits illicites (amphétamines, cocaïne, cannabis, opiacés, etc.). Leur composition, extrêmement variable, est source de complications somatiques, psychiatriques et cognitives.
Grossièrement, considérons que les NPS ne sont que des avatars -plus puissants et quasi incontrôlables- de drogues placées sous contrôle depuis la convention unique de 1961 établissant les règles du contrôle international des stupéfiants.
Officiellement, en voici la définition qu’en donne les autorités françaises : Les NPS désignent "« de nouveaux stupéfiants ou psychotropes, sous forme pure ou en préparation, qui ne sont pas contrôlés par les conventions des Nations-Unies sur les drogues, mais qui peuvent constituer une menace pour la santé publique comparable à celle posée par les substances énumérées dans ces conventions »."
Un mauvais rêve qui se réalisera ?
Pour relancer les efforts onusiens qui prévoyaient en 1961 l’éradication des cultures illicites des plantes à drogues (Stupéfiants) en 25 ans, dix ans après l’adoption de la convention de 1988, la Déclaration officielle fixait un objectif délirant d’éradiquer de la surface de la Terre la culture du pavot, de la coca et du cannabis avant 2008 !
En théorie, sans tambour ni trompette, ce voeu se réalisera bientôt. Déjà en 2022, il y a 1047 NPS identifiées, et il y aurait plus de 20 000 formulations chimiques possibles... pour remplacer toute la production des produits pharmaceutiques issus des plantes.
Ces NPS apparaissent depuis une dizaine d’années sur le marché pour se substituer, à petit prix, à la cocaïne, l’héroïne, le cannabis ou le LSD...etc.
Pire par exemple avec le cannabis, après les "legal high" mix de plantes, certaines herbes type CBD, à priori sans effet psychotrope, sont frelatées par des pulvérisations de [néocannnabinoïdes [2] qui peuvent amener des complications jamais connues même pour des consommateurs réguliers, chroniques, bien avertis.
A la différence des adultérations qui jadis transformaient une herbe ou de la résine de bonne qualité avec des produits de coupe pour en augmenter la quantité, ces néocannabinoïdes peuvent facilement transformer un petit joint en bombe cérébrale, comme on le constate avec beaucoup de stupeur de l’Ile Maurice dans cet article pour décrire le phénomène jusqu’aux lycées de France et de Navarre avec la PTC "Pète ton Crâne".
En consultant Internet sur un moteur de recherche avec ces mots "cristaux à base d’A-PHP", le premier lien proposé est un site pour en acheter, en "toute sécurité" (ndlr : peut être relativement surveillé tout de même) en quelques clics.
Et il y a pléthore de sites pour effectuer autant de commandes désirées en toute simplicité en quelques clics :
https://inland-chem.co/en/product/buy-25b-nbome-powder-online/
https://alphamedchem.com/fr/product/acheter-un-php-cristaux-en-ligne/
Article de Libération :
Cliquez ici pour la lancer la vidéo.
Longtemps apanage de la communauté gay lors de la prise de drogues pendant l’acte sexuel, une pratique appelée communément chemsex, la 3-MMC est de plus en plus prisée.
Depuis quelques années le panel des adeptes grandit à mesure qu’elle se répand en France notamment chez les jeunes hétéros. Des hommes, des femmes, des teufeurs, des polytoxicomanes mais aussi des nouveaux consommateurs : il n’y a plus de profil type.
Dans cette vidéo, le journaliste de Libération Charles Delouche-Bertolasi présente cette drogue encore peu connue et sensibilise sur les risques que sa consommation peut engendrer. Il explique cet intérêt récent par son prix, relativement bon marché par rapport à d’autres drogues comme la cocaïne ou la MDMA. Notre journaliste est allé à la rencontre de consommateurs de 3-MMC qui attestent d’un désir d’expérimenter une nouveauté et témoignent autant d’un sentiment d’emprise que d’une addiction rapide. Il décrit enfin une autre réalité, puisque ce psychotrope est nouveau et encore trop méconnu. D’où l’urgence d’une meilleure information des usagers comme des professionnels de santé afin d’améliorer la prévention.
En France et dans le monde, quelles réactions ?
En France, voici une documentation pour mieux appréhender la question :
https://www.drogues.gouv.fr/sites/default/files/2022-07/guide_NPS_2022.pdf
Les Nations Unies organiseront une réunion prochainement à Vienne, le 8 décembre 2022 une nouvelle étape dans la mise en place d’une stratégie lancée l’an dernier (lire ci-dessous). Il existe une belle page animée pour préciser les enjeux liés à cette stratégie mise en place par l’ONUDC.
L’ONUDC lance une Stratégie sur les Drogues Synthétiques pour empêcher une crise mondiale
Vienne (Autriche), 19 novembre 2021
En réponse au problème de drogues synthétiques qui se développe rapidement dans le monde, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a lancé aujourd’hui une nouvelle stratégie sur les drogues synthétiques pour soutenir les pays victimes de ce fléau.
Le lancement de cette nouvelle stratégie intervient à un moment critique. Le nombre de nouvelles substances psychoactives émergeants sur le marché de drogues illicites a été multiplié par six au cours de la dernière décennie, et a atteint en 2020 un record de presque mille substances uniques. Les saisies globales de stimulants de type amphétamine ont augmenté de 64 pour cent en 2019, tandis que le nombre de morts dû à l’utilisation d’opioïdes a augmenté de 71 pour cent au cours de la dernière décennie.
S’appuyant sur l’expérience de l’ONUDC et des leçons tirées de ces dernières années en matière d’opioïdes, la Stratégie sur les drogues synthétiques offre un cadre compréhensif et global basé sur la science.
Un accent particulier sera mis sur les réponses concrètes pour les femmes et les jeunes, en reconnaissance des défis spécifiques auxquels ils font face.
« Le moment est venu de prendre des mesures concrètes pour endiguer la crise des drogues synthétiques » a dit la Directrice Exécutive de l’ONUDC, Ghada Waly, devant la Commission des stupéfiants (CND) lors du lancement de la stratégie. « En faisant confiance à la science et en investissant dans la prévention, nous pouvons sauver des vies, sauvegarder la santé et perpétuer le développement durable de nos sociétés, ainsi qu’empêcher une prochaine crise. »
La stratégie se concentre sur quatre « sphères d’action » : le multilatéralisme et la coopération internationale, la prévention des menaces émergentes liées aux drogues synthétiques, les réponses sanitaires basées sur la science, et les interventions contre les stupéfiants.
Ces enjeux ont été exacerbés par la pandémie de la COVID-19 et ses externalités, car les difficultés économiques et les inégalités croissantes ont poussé certaines populations à s’adapter par des moyens de subsistances dangereux.
« Les jeunes essayent de faire face à la pauvreté en prenant des opioïdes, » a averti un professionnel de santé en Afrique, un continent où près de la moitié des pays ont signalé une utilisation non médicale, des saisies, ou un trafic de tramadol, un analgésique opioïde.
Pendant le lancement de la stratégie lors de l’événement de la CND, les participants ont appris que les décès par overdose de drogues aux États-Unis avaient augmentés de presque 30 pour cent dans les douze mois précédant avril 2021, avec pour cause principale les opioïdes synthétiques, selon les statistiques provisoires du Centre National de Statistiques de Santé.
Les femmes qui consomment des drogues sont également confrontées à des difficultés spécifiques, notamment le manque de disponibilité des services de santé et de traitements de la toxicomanie adaptés au genre, les obstacles pour accéder aux services existants, la stigmatisation sociale, la crainte de sanctions juridiques liées à la consommation de drogues et la peur de perdre la garde d’enfants lors des traitements.
Par des processus, des preuves, et du savoir concrets, la nouvelle stratégie va aider les décideurs à introduire des politiques et stratégies efficaces qui freineront le problème mondial des drogues synthétiques.
« Je pensais auparavant que tout le monde n’attendait qu’une chose, que l’on meurt » dit un consommateur de drogues en Europe, qui a heureusement reçu un traitement à temps. Une action rapide contre le problème lié aux drogues synthétiques peut garantir que d’autres ne se sentent pas similairement abandonnés.
Voir en ligne : Alerte Produits Néocannabinoïdes
[1] dans le désordre mondial qui profite aux organisations criminelles avec la politique de prohibition des stupéfiants
[2] un néologisme a employé pour bien distinguer des susbstances naturelles de la famille des phytocannabinoïdes qui se fixent sur les récepteurs endogènes, et ces formulations moléculaires qui imitent les phytocannabinoïdes. Comme le démontrait Kenzi Riboulet Zemouli dans cet article publié par Newsweed : "Les cannabinoïdes AB-PINACA, CUMYL-4CN-BINACA ou MDMB-4en-PINACA (et de nombreux autres recensés par les services d’analyse de substances) ne sont pas des phytocannabinoïdes. Ils n’existent pas à l’état naturel dans l’environnement : contrairement au ∆9-THC synthétique, ils ne sont pas une reproduction d’une molécule déjà connue et étudiée ; au contraire, ce sont plutôt des inventions, des nouvelles molécules, autrefois appelées “designer drugs” et généralement placées dans la catégorie de “nouveaux produits de synthèse” (NPS) par les autorités. On les appelle néocannabinoïdes pour les différencier des phytocannabinoïdes de synthèse. Cependant, ils ne sont pas si nouveaux que ça : les premiers néocannabinoïdes inventés remontent aux années 70, avec des néocannabinoïdes tels que JWH-018, plus connu sous le nom de « spice” et les (pré-cités), mais aussi certains commercialisés comme médicaments, à l’instar da AB-PINACA, du HU-210, ou de la nabilone".