La RDR est en danger.
Pour la démission de Sabrina Agresti Roubache
Ce lundi 26 février 2024, le porte parole de Cannabis Sans Frontières, Farid Ghehioueche a réussi à poser une question sur l’antenne de France Inter, dans la Matinale la plus écoutée.
Avec la nouvelle ministre, Mme Agresti Roubache qui pendant 5 minutes a eu largement le temps de démontrer son incompétence sur le sujet de la PREVENTION tant sur le plan de la santé publique qu’en matière de sureté... Affligeant de médiocrité, à l’image d’une Macronie qui déploie plus d’énergie en marche... arrière.
La question était la suivante :
"A partir du 1er Avril, l’Allemagne va libéraliser l’accès pour les personnes adultes qui consomment du cannabis, notamment pour des raisons de santé et de sécurité publiques. On a entendu dire le ministre Darmanin "qu’il était contre la légalisation de cette merde", le Président dire que c’était "la mère des batailles". Ma question est simple : Pour protéger la société française, faut-il reconstruire la ligne Maginot ? "
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La nouvelle ministre est ferme sur ses positions, c’est clair et net de 13’12 à 15’ https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-lundi-26-fevrier-2024-7423940 ;
Logiquement cela devrait susciter une levée de boucliers, non ?
OSER : comparer les Pays Bas à un Narco état
+ SE VANTER : "en matière de prévention des conduites addictives... j’avais réussi à stopper l’installation d’une salle de shoot à Marseille" ...
+ AFFIRMER : "Donner une seringue à quelqu’un pour aller se droguer, ce n’est pas faire de la prévention, ce n’est pas ça la prévention"
= Démission, démission, démission.
Réaction par Communiqué de presse de la Société Française de santé Publique
Communiqué de presse – 29 février 2024
Réduction des risques liés aux drogues : les tristes confusions d’une Secrétaire d’Etat
Les propos tenus sur France Inter, le 26 février, par Sabrina Agresti-Roubache, Secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté et de la Ville, sont inquiétants par la confusion dont ils témoignent à propos de trois champs d’action de l’action publique :
1) Parlant de prévention des addictions, elle centre son propos sur une critique de la réduction des risques, ignorant les actions de promotion de la santé, de développement des compétences psychosociales en lien avec les familles autant que le rôle des interdits protecteurs et de l’encadrement de l’offre. L’interdiction de la publicité pour l’alcool à proximité des écoles, le respect des interdictions de vente du tabac, de l’alcool ou des jeux d’argent aux mineurs, ou le soutien aux actions de prévention éducatives seraient plus pertinents que le dénigrement des actions de réduction des risques. Sans oublier l’action sur les déterminants environnementaux de la santé, qui doit être central dans les stratégies d’action, ainsi que le rappelle par exemple l’Institut National du cancer dans sa brochure « Promotion de la santé, prévention des cancers et aménagement des territoires ».
2) Parlant de réduction des risques, elle en caricature la réalité, en l’assimilant à un encouragement à l’usage, oubliant, ou même ignorant, son rôle protecteur pour les usagers autant que pour l’ensemble de la population dans la lutte contre la diffusion de virus et autres dommages. Cet impact sanitaire direct est largement documenté, depuis plus de 30 ans, de même que le bénéfice de la réduction des risques en matière d’accès aux soins de personnes qui en étaient encore éloignées, effet également largement documenté. Oui, distribuer des seringues et ouvrir l’accès à des traitements de substitution ont diminué le nombre de décès par overdose, la diffusion du VIH et des hépatites virales, mais aussi les actes de violences auprès des professionnel.le.s de santé ou d’autres dommages sanitaires et sociaux. Ce que nous devons collectivement faire, aujourd’hui, c’est moins de réduire l’accès à ces actions qu’en augmenter l’accessibilité aux usager.e.s pour lesquelles elles sont la première réponse possible. Nous déplorons ainsi le coup d’arrêt mis à l’ouverture d’une « Halte Soins Addictions » dans la ville de Marseille, dont la Secrétaire d’Etat est par ailleurs élue.
3) Parlant de la lutte contre le trafic, et de sa crainte de voir notre pays devenir un « narco-Etat », elle propose une « bifurcation », dont on ne sait trop dans quelle direction elle voudrait nous conduire, si ce n’est à nous éloigner de solutions de légalisation contrôlée, notamment du cannabis, qu’elle revendique de récuser, alors qu’elle ne concerne pas les Pays-Bas, pays qu’elle cite pourtant en exemple. Les effets et résultats évalués, différents selon les modalités spécifiques aux pays, Etats ou province qui les ont décidés, invitent à des décisions éclairées par autre chose que ce type de confusion sur l’origine de la crise hollandaise.
Les associations, réseaux ou fédérations que regroupe la SFSP rappellent à la Secrétaire d’Etat à la Citoyenneté et à la Ville, l’importance de prendre en compte, dans l’élaboration des réponses aux usages « problématiques » de drogues dans la population, des facteurs qu’elle n’a pas évoqués : les inégalités sociales de santé, qui pèsent chaque jour un peu plus sur ces questions ; la fragilisation toujours plus grande des acteurs réunis dans le combat pour la promotion de la santé.
En écho à l’intitulé du portefeuille de Sabrina Agresti-Roubache, nous rappelons aussi que la réduction des risques en matière de drogue a précisément fait de « la citoyenneté » l’enjeu central de la réponse aux besoins de santé des usager.e.s de drogues.
Traiter une question comme celle de la prévention des addictions à coup de simplification ne peut qu’aggraver les problèmes que l’on prétend résoudre. Nous sommes au service de la Ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, et du Ministre délégué à la Santé et à la Prévention pour en parler plus justement.
Contact : François Berdougo, Délégué général, 06 07 01 81 42 et accueil(at)sfsp.fr
En complément :
Suite à notre interpellation, nous avons rencontré @SabrinaRoubache ce matin : un échange constructif sur nos propositions pour la prévention, la réduction des risques et la tranquillité publique. En espérant un travail interministériel sur ces sujets au bénéfice des personnes ! https://t.co/McySFtnATR
— Fédération Addiction (@FedeAddiction) February 28, 2024
Mme la secrétaire d'État @SabrinaRoubache, avec tout le respect qu'on vous doit : vous racontez n'importe quoi.
Nous serions ravis de vous accueillir dans une structure d'addictologie pour que vous découvriez comment sont accompagnées les personnes utilisatrices de drogues https://t.co/k7YEFdRwf8— Fédération Addiction (@FedeAddiction) February 26, 2024
Communiqué d’OPPELIA
COMMUNIQUÉ SUITE AUX PROPOS DE Mme SABRINA AGRESTI-ROUBACHE
"Donner une seringue à quelqu’un pour aller se droguer, ce n’est pas faire de la prévention."
Tels sont les propos tenus ce lundi 26 février, à une heure de grande écoute, sur la matinale de France Inter, par Mme Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’État à la citoyenneté et à la ville.
La secrétaire d’État s’est ensuite ennorgueilli d’avoir stoppé "l’installation d’une salle de shoot à Marseille" tout en réduisant le soin des conduites addictives au seul « accompagnement hospitalier » .
1️⃣ Par ignorance ou par volonté polémique, elle fait ainsi fi des nombreux services qui contribuent a offrir aux français un continuum de la prevention à la reduction des risques et aux soins. L’usage de drogue ne peut se limiter à une seule réponse.
Le secteur médico-social, les acteurs éducatifs, ceux de la justice et de la probation de nombreuses réponses aux problématiques liées aux conduites addictives.
2️⃣ le dispositif de Réduction des Risques (#RdR) éprouvé dans de nombreux pays, a prouvé son efficacité (voir rapport de l’Inserm a ce sujet). Il permet de :
Réduire le risque d’infection au VIH et à l’hépatite C auprès des publics accompagnés
contribuer à la sécurité publique dans les quartiers où ils sont installés
D’accompagner des publics vulnérables vers des services de soins auxquels ils ont droit
Réaliser de nombreuses économies sur le long terme
3️⃣ Engagée depuis longtemps dans le déploiement de programmes de prévention probants (#Primavera et #Verano, #unplugged), mobilisé au côté des familles et des entourages concernés par les addictions et leurs différentes conséquences (en atteste le dernier numéro de La Croix Hebdo dédié aux proches des personnes dépendantes), notre association se mobilise aussi pour l’accès aux réponses #RDR dont les nécessaires #HSA que Mme Agresti-Roubache se vente d’avoir bloqué à #Marseille.
Cette incapacité à appréhender l’intégralité des réponses à mobiliser ne peut qu’inquiéter alors que les enjeux ne cessent de s’accroître.
Oppelia