Dix jours après la publication d’une expertise dédouanant les gendarmes qui avaient interpellé Adama Traoré en juillet 2016, que Le Monde avait pu consulter, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Paris, samedi 13 octobre, pour « réclamer la vérité » sur la mort du jeune homme, le jour de ses 24 ans. « Nous n’avons plus confiance dans cette justice-là », les juges d’instruction chargées de l’enquête « sont du côté des gendarmes, elles ne font pas leur travail », a dénoncé avant le départ de la manifestation Assa Traoré, sa sœur aînée.
Le cortège, emmené notamment par Théo L., érigé en symbole des « violences policières » après avoir été blessé lors de son interpellation à Aulnay-sous-Bois en février 2017, est parti peu après 15 heures du parvis de la Gare du Nord, en direction de la place de la République.
« Mon frère n’est pas mort car il a couru, mon frère est mort car des gendarmes l’ont frappé et laissé mourir », a accusé Assa Traoré qui dénonce depuis deux ans « un mensonge d’Etat » et estime qu’un « permis de tuer a été donné aux policiers et aux gendarmes dans les quartiers populaires ». La mère d’Adama a quant à elle regretté que les gendarmes n’aient pas encore été entendus par la justice et réclamé aux juges une « date de reconstitution ».
Voir en ligne : Le Monde